JOURNEE DU SOUVENIR POUR LA TRADITIONNELLE FETE DU 1er MAI
En ce 1er Mai, les habitants du quartier de la Baume n’ont pas failli au rendez-vous, autour des autorités civiles et militaires, des représentants des associations patriotiques, du Maire Daniel SPAGNOU, du Commandant Christine DUBOIS, commandant la compagnie départementale de gendarmerie de Digne-les-Bains, de Monsieur Gilbert MARIJSSE, curé de la paroisse, de Madame Sylvie OSSWALD, présidente du Comité des fêtes de la Baume et des membres du conseil municipal, pour un hommage au Commandant WILMART et à Julien MASSELIER, et ainsi perpétuer la traditionnelle journée du souvenir.
En effet, au pied de la stèle érigée en leur mémoire, le Maire a rappelé les faits qui conduisirent à la mort de ces deux hommes, les 6 et 8 Juin 1944, pendant la Seconde guerre mondiale.
Daniel SPAGNOU, devait rappeler, « Au pied de cette stèle, j’aimerais vous en dire un peu plus sur ces deux hommes qui ont perdu la vie, à deux pas d’ici, sur le pont de La Baume, en juin 1944. Et ce, à deux jours d’intervalle, les 6 et 8 juin 1944.
Abel Emile Wilmart était né en 1886 à Glageon dans le Nord de la France.
Ancien combattant de la guerre 1914-1918, ancien chef d’escadron d’artillerie, le Commandant Wilmart est, en 1944, l’un des trois responsables de l’Armée Secrète à Sisteron. Avec Roger David et Kieffer, ils devaient conduire une attaque contre la Citadelle visant à la libération des détenus (111 internés).
Malheureusement, le 6 juin 1944, Abel Wilmart qui devait diriger l’opération de l’attaque de la Citadelle est dénoncée. Il est tué sur le pont de la Baume par deux Tchèques ; dont un était interprète de la Gestapo et bien connu à l’hôtel de La Poste (alors la feldgendarmerie). Julien Masselier quant à lui, est né à Dunkerque en 1895. Electricien de profession, il était également Conseiller municipal communiste de la commune de Gennevilliers. Arrêté dès le début de l’occupation de notre pays alors qu’il diffusait des tracts, il fut condamné à la prison et incarcéré à la Centrale d’Eysses dans le Lot-et-Garonne, puis détenu à la Citadelle de Sisteron.
Il faisait partie de ces prisonniers que le Commandant Wilmart et ses hommes de l’ombre devaient libérer. La première tentative ayant échoué, une seconde était programmée le 8 juin 1944. Les Francs-Tireurs et Partisans (F.T.P) conduit par les hommes de l’Armée Secrète, réussissent ce jour-là à faire sortir les prisonniers dont Julien Masselier. Et, dès l’aube, 111 d’entre eux s’éparpillaient, par petits groupes pour fuir en direction des Combes et du Mollard, de Ribiers via le Collet et la Marquise ou de Laragne. Certains seront repris, d’autres pourront rejoindre les groupe de maquisards ou de l’Armée Secrète. Un groupe aura la chance inouïe de traverser Sisteron, le pont de la Baume, le Col-de-Catin pour arriver à Saint-Geniez.
Julien Masselier prend la direction de la Baume mais il sera abattu par la sentinelle allemande postée à la guérite du diable. En 1945, les Honneurs militaires ont été rendus à Julien Masselier dans sa commune ainsi qu’au maire de Gennevilliers Jean Grandel, à Pierre Timbaud, ainsi qu’à 7 autres combattants pour la liberté morts entre 1940 et 1944.
Sisteron n’oublie pas le Commandant Wilmart et Julien Masselier, ces deux hommes du Nord, ces soldats de l’ombre qui sont morts, ici, les 6 et 8 juin 1944. Ils avaient en commun l’amour de leur patrie, le sens de l’honneur et du devoir. Ils l’ont prouvé et l’ont payé de leur vie. Ils sont les héros d’hier mais en ce 1er Mai 2018, j’associe à l’hommage qui leur est rendu, les « héros » d’aujourd’hui ; victimes civiles ou militaires des guerres et, plus récemment, du terrorisme.
Car le combat reste le même : défendre les valeurs de la France, celles de la Liberté et de la démocratie. Alors je suis fier de vous avoir à mes côtés pour témoigner de votre respect envers ces hommes et ces femmes qui ont perdu la vie pour leur pays.
Avec vous, le souvenir de leur sacrifice restera dans les mémoires rappelant aux générations futures, chaque année au cours des commémorations, ce qu’est le prix de la liberté. Et les premiers à en connaître la valeur sont les représentants et les porte-drapeaux des associations patriotiques qui nous entourent et que je remercie.
Merci également aux représentants de la Gendarmerie et de la Police municipale, Merci aux élus, Merci à vous, Mesdames et Messieurs, Merci au Comité des Fêtes de la Baume. »
La cérémonie s’est poursuivie par le dépôt des gerbes et l’hymne national. Puis, c’est autour d’un apéritif où un public venu nombreux s’est rendu invité par le maire. Monsieur le maire de Sisteron remerciait chaleureusement les personnes participantes à cette journée du souvenir.