JOURNEE DU SOUVENIR POUR LA TRADITIONNELLE FETE DU 1er MAI
Après avoir assisté à la messe, célébrée en la chapelle Saint-Marcel, en ce 1er Mai, les habitants du quartier de la Baume n’ont pas failli au rendez-vous, réunis autour des autorités civiles et militaires, des représentants des associations patriotiques, de Monsieur Daniel SPAGNOU, maire de Sisteron, de la Commandante Christine DUBOIS, commandant la compagnie de gendarmerie de Digne-les-Bains, du Major GALANTINI, commandant la communauté de Brigade de Sisteron, de Monsieur Gilbert MARIJSSE, curé de la paroisse, de Monsieur TRABUC, président du Comité des fêtes de la Baume et des membres du conseil municipal, pour un hommage au Commandant WILMART et à Julien MASSELIER, et ainsi perpétuer la traditionnelle journée du souvenir.
En effet, au pied de la stèle érigée en leur mémoire, le Maire a rappelé les faits qui conduisirent à la mort de ces deux hommes, les 6 et 8 Juin 1944, pendant la Seconde guerre mondiale.
Daniel SPAGNOU, devait rappeler, « Je vous remercie pour votre présence devant cette stèle où nous sommes rassemblés pour célébrer la mémoire du Commandant Wilmart et de Julien Masselier. En ce 1er mai 2019, jour de fête de ce quartier, appelé autrefois Faubourg de la Baume, il est de tradition de les honorer.
Chaque année, c’est un morceau de notre Histoire que je retrace ici en mémoire de ces deux hommes ; c’est un court instant de la 2ème guerre mondiale où le temps s’est figé, où la vie de ces hommes a basculé. 75 ans nous séparent de leur fin tragique et nous étions alors en guerre contre l’envahisseur allemand.
Une période où la vie ne tient qu’à un fil, que l’on soit civil ou militaire, résistant, prisonnier, ennemi ou allié, tout peut basculer d’un instant à l’autre. Abel-Emile Wilmart naît en 1886 dans le nord de la France. En 1944, cet ancien combattant de la guerre 1914-1918 est l’un des trois responsables de l’Armée Secrète à Sisteron.
Il avait pour mission d’attaquer la Citadelle avec Roger David et Kieffer, pour libérer les 111 détenus qui s’y trouvaient. Mais le 6 juin, 1944, il est dénoncé et il est abattu sur le pont de La Baume, à deux pas d’ici.
Julien Masselier est né à Dunkerque. Il est d’abord arrêté au début de la guerre pour diffusion de tracts communistes. Condamné et incarcéré dans le Lot-et-Garonne, il est transféré à la Citadelle de Sisteron. Il était l’un des 111 hommes prisonniers qui devaient être libérés par le Commandant Wilmart. L’attaque de l’Armée Secrète avait bien sûr été reportée après l’arrestation de ce dernier. Elle aura lieu le 8 juin, grâce aux Francs-tireurs et Partisans, sous les ordres de l’Armée Secrète.
Les prisonniers évadés fuient en direction de Ribiers (via « La Marquise ») ou de Laragne, tandis que d’autres se dirigent vers Saint-Geniez par le pont de La Baume.
C’est là que s’arrête la course de Julien Masselier, abattu par la sentinelle allemande depuis la Guérite du Diable. Deux vies perdues parmi les milliers de morts de cette 2ème guerre mondiale ; deux combattants de l’ombre qui ont donné leur vie pour leurs concitoyens. Les Sisteronaises et les Sisteronais ne veulent pas oublier le courage qui fut le leur et garder bien présents dans la mémoire collective le Commandant Wilmart et Julien Masselier.
Deux hommes que la Ville de Sisteron ne veut pas voir tomber dans l’oubli, Deux noms qui doivent rester gravés dans nos mémoires. Le courage dont ils ont fait preuve avec leurs compagnons n’a d’égal que le courage dont ont fait preuve tous ceux qui étaient engagés dans ce terrible conflit.
Je vous remercie d’être venus à cette cérémonie d’hommage au Commandant Wilmart et à Julien Masselier, pour ne pas oublier que, grâce à eux, d’autres soldats de l’ombre ont pu fuir et poursuivre le combat pour libérer notre pays.Comme eux, et le même mois, les maquisards René JOUVE et Albert LIEUTIER sont morts pour leur patrie sous les balles allemandes, le 16 juin 1944. Et je veux ici, exprimer ma colère et mon indignation devant l’acte abject qui a été perpétré sur la stèle élevée à leur mémoire, chemin de la Marquise. La destruction sauvage de ce monument est une ignominie, une insulte à tous ceux qui ont combattu pour notre pays et pour notre liberté. Pour terminer, je vous livre cette phrase de Jacques Chirac : « La guerre, c’est toujours un ultime recours, c’est toujours un constat d’échec, c’est toujours la pire des solutions, parce qu’elle amène la mort et la misère. »
La cérémonie s’est poursuivie par le dépôt des gerbes et l’hymne national. Puis, c’est autour d’un apéritif où un public venu nombreux s’est rendu invité par le maire. Monsieur le maire de Sisteron remerciait chaleureusement les personnes participantes à cette journée du souvenir.