Le Président de la République à l’écoute des éleveurs ovins à Noyers sur Jabron.
Seulement deux jours après sa rentrée à Paris, le Chef de l’Etat a choisi un élevage ovin se situant à Noyers sur Jabron pour reprendre le cours de ses visites consacrées au monde agricole.
Le Député Maire de Sisteron était très fier et très heureux que le Président de la République fasse ce déplacement dans les Alpes de Haute Provence car à de multiples reprises il avait interpellé Nicolas SARKOZY, afin que ce dernier puisse venir écouter les doléances des éleveurs et répondre à leurs inquiétudes grandissantes. Le Président de la République soulignera combien il était heureux de visiter les Alpes de Haute Provence où il y retrouvait toujours avec bonheur son « Ami » de longue date, Daniel SPAGNOU.
Devant un auditoire uniquement composé d’éleveurs, de représentants de la filière ovine et de professionnels du monde agricole, le Président de la République, accompagné de Bruno LE MAIRE, Ministre de l’Alimentation, de l’Agriculture et de la Pêche et de Michel MERCIER, Ministre de l’Aménagement du Territoire et de l’Espace Rural, a écouté avec attention les explications de Madame Arlette MARTIN, lors de la visite de l’exploitation. Il a ensuite parcouru avec délectation les nombreux stands où les producteurs lui détaillaient leurs différentes productions locales.
L’exploitation recevant la délégation présidentielle s’étend sur 250 hectares et compte 450 brebis ; elle produit des agneaux et brebis certifiés agriculture biologique et label rouge et dont la viande est vendue par des bouchers de proximité. Celle-ci s’illustre donc par la qualité de ses produits, son mode de valorisation par des circuits courts et par un mode de production respectueux de l’environnement et l’alimentation des bêtes est en partie assurée grâce aux céréales produites par l’exploitation elle-même.
Au cours de la table ronde organisée ensuite avec l’ensemble des représentants de la filière, chacun pouvait s’exprimer librement et développer les inquiétudes de son propre secteur. Le Président répondait à chaque interrogation avec clarté et compréhension des problèmes de chacun.
« Nous ne devons pas simplement nous contenter de vous défendre. Il faut que l’on imagine ensemble l’avenir » dira le Président en ouvrant les débats.
Nicolas SARKOZY a tenu à rassurer les agriculteurs en leur indiquant qu’il avait demandé récemment à son Ministre du Budget, François BAROIN, de « sanctuariser » dans le projet de loi de finances 2011, deux aides importantes financées par l’Union Européenne et l’Etat Français : il s’agit de l’indemnité compensatoire de handicaps naturels pour les exploitations en zones difficiles et de la prime à l’herbe pour les éleveurs. « De ce côté-là, vous n’avez aucun souci à vous faire » précisa t’il. La première le sera même jusqu’en 2014.
Il a également insisté sur l’absolue nécessité de conserver en France « une agriculture puissante » et il sera très attentif à ce que l’Europe s’assure que les importations de produits agricoles, la viande au premier chef, soient soumises aux mêmes règles sanitaires, environnementales et de traçabilité pour leur production que celles imposées à ses propres producteurs. Il s’agit là d’éviter des distorsions de concurrences « phénoménales » et il a assuré que « la capacité de la France à céder dans ces négociations sur ces dossiers étaient nulles ».
Enfin, le Chef de l’Etat a appelé les agriculteurs français à travailler avec les grandes surfaces, leurs principaux clients, avec pour cela la nécessité de mieux structurer leurs filières de production pour peser d’un poids plus lourd dans leurs négociations commerciales.
Nicolas SARKOZY ne pouvait pas ne pas aborder la délicate question du loup sur notre territoire bas-alpin.
Par conséquent, concernant la protection des traditions pastorales et des troupeaux face aux attaques répétées du loup, le Président de la République rappelait que le loup est une espèce protégée par des conventions internationales que la France a signées mais qu’il avait bien conscience que les attaques du canidé se multipliaient et menaçaient la situation de certains éleveurs.
Il demanda alors au Préfet des Alpes de Haute Provence de bien vouloir prendre, sous huit jours, un arrêté permettant d’engager un tir de prélèvement du loup dans les zones où l’intensité des attaques est exceptionnelle.
Il propose aussi, avec le soutien financier de l’Etat, des sessions accélérées de formation au permis de chasser, avec examen à la clé, qui seront organisées sur deux jours au bénéfice des bergers et des éleveurs. Le Président a estimé que ces mesures pourraient avoir l’effet dissuasif souhaité et a promis avec vigueur aux éleveurs qu’il se tiendrait informé des résultats de ces nouvelles mesures.
A la clôture de la table ronde, Nicolas SARKOZY remerciait et félicitait encore l’exploitant agricole pour son accueil et l’ensemble des participants présents pour la qualité et la franchise des débats. Il regrettait de quitter déjà ce territoire magnifique mais il devait se rendre aux obsèques des deux militaires tués en Afghanistan.