HOMMAGE A NOS MILITAIRES MORTS AU MALI
Le hall de la mairie a réuni de très nombreuses personnes ce lundi à midi, afin de rendre hommage aux 13 militaires de l’opération Barkhane morts au Mali. Le président de la Fédération départementale des Anciens Combattants a également fait part de son émotion dans une brève allocution avant que La Marseillaise, reprise en chœur dans le hall, ne retentisse. Voici mon intervention :
« Nous voici une nouvelle fois réunis pour une cérémonie dont nous nous serions bien passés. Treize de nos militaires sont encore une fois tombés au Mali dans le cadre de l’opération extérieure Barkhane.
Aujourd’hui 4 500 soldats couvrent une zone grande comme l’Europe et tentent de tenir en respect les djihadistes, car les forces africaines et maliennes ne sont pas encore prêtes pour prendre le relai. Cette présence est nécessaire car elle empêche le conflit de s’étendre notamment en Côte d’Ivoire ou au Sénégal.
Alors oui, la force Barkhane fait le job, j’en sais quelque chose puisque mon propre petit fils y a combattu. Oui, la force Barkhane est la seule à payer le prix du sang en Europe, ce qui n’est pas normal. Tous les autres pays d’Europe se bornent à envoyer des conseillers techniques mais ne sont pas sur le front.
Le théâtre d’opération au Mali peut être comparé à une cocote minute en pleine ébullition : nos soldats empêchent qu’elle ne déborde. Mais s’ils quittent le Mali, alors il ne faudra que très peu de temps pour que la cocote minute explose !
Avant de citer le nom de chacun d’eux, dont plusieurs nous sont très proches, je voudrais rappeler à ceux qui ont réclamé, le jour même de l’annonce de ce drame, le départ de nos militaires au Mali, qu’il faut prendre d’abord le temps du recueillement. Et les questions légitimes qui se posent viendront ensuite. C’est simplement la décence qui l’impose.
Il y a une demi-heure à peine, les Parisiens se sont recueillis au passage des treize cercueils qui ont emprunté le pont Alexandre III pour rejoindre les Invalides où un hommage national leur sera rendu à 15 heures et au cours duquel le président de la République leur remettra la Légion d’honneur à titre posthume.
Le sentiment de profonde tristesse que nous éprouvons tous doit se mêler à celui de fierté évoqué par la plupart des familles touchées par ce deuil, la fierté de combattre pour une juste cause et pour la France.
Ce matin nous joignons nos pensées, et ceux qui le souhaitent nos prières, rassemblés autour de leurs frères d’armes, pour saluer la grandeur de ces hommes qui donnent leur vie pour les autres.
Je voudrais aussi joindre à cet hommage les 3 secouristes décédés hier à bord de leur hélicoptère en portant secouru aux personnes victimes d’inondations et les deux civils qui ont trouvé la mort. »