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  • DANIEL SPAGNOU VEUT METTRE EN AVANT LA RURALITE NON PAS DANS UNE CONSTRUCTION DE DEFENSE, MAIS D’INTEGRATION

    DANS SON ALLOCUTION PRONONCEE POUR LE GROUPE UMP, DANIEL SPAGNOU REJETTE LA PROPOSITION DE LOI SOCIALISTE INSTITUANT UN BOUCLIER RURAL, LE 24 MARS 2011 A L’ASSEMBLEE NATIONALE, UNE VISION DEFENSIVE ET IMCOMPLETE DES PROBLEMES QUI SE POSE DANS LE FRANCE RURALE D’AUJOURD’HUI.

             « Permettez-moi de reprendre trois arguments qui nous sont donnés à débattre ce matin par la groupe socialiste.

             La proposition que nous examinons aujourd’hui n’est absolument pas un coup d’opportunisme, bien sûr, entre deux élections locales.

             La défense des territoires ruraux est une priorité de la gauche.

             Le bouclier rural apportera toutes les solutions que le gouvernement n’a pas pu mettre en place depuis 2002.

                Trois affirmations certes agréables à l’oreille, mais démagogiques. Lorsqu’on examine avec attention – l’attention du « bon sens paysan »!  ce que le groupe SRC nous propose d’adopter dans la hâte, bradant ainsi des questions fondamentales pour notre territoire, nous ne pouvons pas être d’accord. 

                Député et Président des 200 maires d’un département rural et de montagne, je connais bien les problèmes qui se posent sur la désertification et le départ de certains Services publics comme la Poste ou les Hôpitaux, et ce, depuis 30 ans quelles que soient les majorités.

                La ruralité est malade Monsieur le Ministre, et nous faisons ce constat avec regret.  Devons-nous  en effet rester comme une réserve d’Indiens, qu’on viendrait voir deux mois dans l’année ?

     

                Il faut pour autant éviter de tomber dans l’excès des socialistes : Nos territoires sont loin d’être pauvres même si la pauvreté y est présente dans le silence et souvent dans l’oubli. L’image de sous-développement que les médias relaient avec complaisance est bien évidemment fausse.

                Mais laisser nos territoires ruraux à l’écart pourrait les conduire dans des situations désastreuses les années à venir.

                Le bouclier rural, dont je note au passage qu’il reprend un vocable conspué pendant des années par les socialistes sur ces mêmes bancs, fait une erreur de sémantique particulièrement forte: il ne s’agit pas de se protéger contre un ennemi imaginaire que ce soit l’Etat ou la France urbaine ;

                Non,  il faut au contraire s’intégrer à nouveau dans une dynamique nationale qui a trop souvent tendance à mettre de côté la ruralité.

                Or cette dynamique peut s’appuyer sur nos territoires, sur nos savoir-faire.

                Ainsi, il faut mettre en avant la ruralité non pas dans une construction de défense, mais d’intégration. Le gouvernement doit être conscient des difficultés, et c’est un mot faible pour exprimer certaines situations dans lesquelles se trouvent nos administrés, aussi bien sur les thèmes de l’emploi, mais également sur des problématiques de la vie quotidienne : se loger, se déplacer, se nourrir, se soigner, ou se sentir en sécurité.

                Sur certains de ces points, le bouclier rural fait croire à des solutions miracles: le service public est le mythe salvateur. Le service public est la solution à tous nos maux.

                Mais ce n’est pas avec dix articles d’invocation quasi-christique du service public, fagotés en quelques semaines à coups de millions d’euros et reportant la charge sur l’Etat que l’on règle la crise des territoires ruraux.

                Nous, ruraux, sommes responsables, il faut nous soutenir, pas nous assister!

                Voilà pourquoi nous avons travaillé sur un Plan Marshall de la ruralité comportant près de 200 mesures autour de nos atouts : nos paysages, nos espaces, nos traditions et savoir-faire locaux, notre qualité de vie, nos ressources naturelles, notre agriculture et ne l’oublions pas des tarifs attrayants pour accéder à la propriété.

                C’est en usant de leurs spécificités comme d’un avantage, et non plus comme des assistés, que nos territoires s’en sortiront. Nous ne voulons pas être maintenus coute que coute sous perfusion.

                Ainsi, je ne prendrai qu’un point pour ne pas faire doublon avec mes collègues. La question de la mobilité. Question totalement absente de ce « bouclier » alors qu’il s’agit d’un poumon de la ruralité. Qui ne peut se déplacer ne peut vivre dans nos territoires.

                Comme beaucoup de mes collègues, je suis député d’un petit département  rural et de montage, enclavé et peu peuplé, un territoire où la réorganisation des services de l’Etat complique chaque jour la tâche.

                Chacun de nos concitoyens a conscience de la nécessité de maîtriser sa consommation pour des raisons économiques mais aussi pour préserver notre environnement. Mais que faire lorsque le prix au litre dépasse 1,50 euro? Que faire lorsque les familles ont la nécessité d’entretenir deux voitures pour continuer à vivre? Que faire pour garder le peu de pouvoir d’achat qui leur restait lorsque le budget familial est ponctionné d’une charge de plus en plus difficile à soutenir?

                Que faire? Ce n’est pas dans le bouclier rural que nous trouverons la réponse, chers collègues.

                En revanche, parmi les 200 propositions, nous traitons de l’enjeu de la mobilité, ce dernier permettant d’envisager l’avenir de nos campagnes en les considérant comme des atouts et non comme des handicaps.

                Un chiffre, un seul : un couple avec deux enfants à charge ayant des revenus représentant 2500 euros net par mois. Cette famille doit en moyenne parcourir 50 kms par jour avec leur véhicule personnel pour aller sur leur lieu de travail et revenir. Le surcoût de l’augmentation du prix du carburant de 30% en un an date à date représente alors plus de 200 euros.

                En augmentant de la même manière des 30% les barèmes fiscaux des frais kilométriques, une simple simulation permet de faire économiser à ce foyer fiscal rural 120 euros d’impôts sur le revenu. C’est le moins que nous puissions faire pour ces nombreuses familles.

                Cette action n’est sans doute pas suffisante, c’est pourquoi, et c’est la seconde proposition en matière de mobilité du collectif, nous avons voulu encourager les jeunes. Dans les communes situées en zone de revitalisation rurale, nous proposons la création d’un « Pass permis de conduire » s’adressant aux jeunes de moins de 26 ans.

                Vous comprenez, Monsieur le Président, mes chers collègues, que ces dix propositions du bouclier rural ne sont qu’un emplâtre sur une jambe de bois et bien insuffisantes pour redonner espérance et vitalité aux territoires ruraux.

                Pour ces raisons, je ne voterai pas cette proposition de la loi.

                Je vous remercie de votre attention

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