Elus, amis et sa famille étaient réunis Vendredi dernier à l’Hôtel de Ville de Sisteron où Robert LAFONT était mis à l’honneur. Par cette sympathique manifestation et la remise de la Médaille d’Honneur de la Ville, Sisteron rendait ainsi hommage à un homme modeste, discret, un artiste de grand talent qui travaille de belle manière le bois et la pierre, plus à l’aise le ciseau ou le burin à la main que sous les feux de la rampe.
Dans son allocution, Daniel SPAGNOU, Député Maire de Sisteron, saluait la créativité débordante, la curiosité insatiable de cet autodidacte. « Etre autodidacte, cela veut dire être doté d’un esprit critique développé, d’une discipline mais aussi d’une automotivation qui vous permet une grande liberté dans la création » devait dire le Député Maire, avant d’ajouter « Qui n’a pas vu, qui n’a pas regardé ou admiré vos sculptures ? Qui n’a pas été interpellé par l’une ou l’autre de vos œuvres, sans connaître même parfois le nom de leur créateur ? Ne serait-ce qu’ici, dans les jardins de la Mairie, devant l’Office de Tourisme, où se tient « le gardien de ses rêves », ce grand lézard et cette tête d’enfant, ou encore au pied de la halte routière, avec le berger de verdure dont Robert LAFONT a sculpté la tête et les mains » (des mains qui ont d’ailleurs été volées). Robert Lafont est né à Marseille. Scolarisé à l’école primaire de Valernes, il est attiré dès l’enfance par le dessin, la peinture, et son institutrice saura l’éveiller à l’expression artistique. Il poursuit ses études au collège technique de Briançon et en 1954, il entre comme apprenti mécanicien à l’Ecole de la Flotte de Saint-Mandrier-sur-Mer, puis à l’école de Rochefort, dans l’aéronavale, puis ce sera la base de Khourigba au Maroc. Il est engagé volontaire, à l’âge de 17 ans. En 1958, il intègre la base aéronavale de Lartigue en Algérie, avec le grade quartier-maître 2ème classe.Rendu à la vie civile dans les années 60, Robert LAFONT s’installe à Sisteron et travaille à l’abattoir. A cette époque, il commence à pratiquer la sculpture d’ornement, sur le bois, mais il travaille aussi pour les marchands de meubles, le style Louis XV provençal. Robert LAFONT est également très attiré par la pierre, les pierres de la région, à commencer par les galets de la Durance dont il tirera de merveilleuses pièces.Cet artiste complet a beaucoup d’œuvres à son actif, et de Sisteron à Bayons, il a parsemé les chemins de ses œuvres, des œuvres façonnées sur place que l’on peut découvrir en arpentant la région. Ce « semeur d’art » a répondu ainsi à un rêve d’enfance, lui qui dit : « Lorsque j’étais enfant et que je me promenais dans la nature, j’aurais moi aussi aimé trouver des sculptures au détour des chemins ». A la demande de la ville, Robert LAFONT a aussi réalisé une fresque « mutine pour enchanter l’enfance scolaire » qui se trouve à l’école du Tivoli. Puis Gaston MERCIER, le poète sisteronais, rendait hommage à Robert LAFONT, en lui dédiant un poème et le texte suivant : « D’ici… et de coeur De son prénom Robert, il est né pour sculpter. Et la pierre, et le bois, se confiant à lui nous ont ouvert des portes… nous ont offert des choses imprégnées d’émotions d’allégories subtiles et de coups de folies… Quels que soient les sujets, aucune concession à l’à-peu-près facile. Chaos et harmonies se rencontrent, s’accordent, proposant à nos sens la douceur et le choc avec, omniprésente, la sensualité étonnamment servie par de rudes phalanges… … Dans une course aux « titres » que chaque mode berce, Robert est mal à l’aise… Artiste de terrain, pulsionnel, spontané, intuitivement prêt à la taille directe, sa démarche s’aiguise au contact de la vie,… des rencontres sincères. Peut-on lui en vouloir d’éviter, par pudeur, la conception de l’heure se fait des réussites…? Souhaitons-lui surtout cette reconnaissance claire et sans servitude pour ce qu’il sait donner… … Créateur atypique,… de son coup de crayon au fini de ses oeuvres, prenons-le comme il est, avec ce regard vrai, cet humour flegmatique et ses rires soudains, ses silences ou sa verve dès qu’il est en confiance… … Et si, de prime abord, le personnage est grave, réservé ou prudent, tout ce qui le révèle, affranchi de calculs, signe d’autant son charme en mettant tous ses rêves au service du don… Sans doute aussi l’inverse… »
Cet article a été publié
le mardi 27 septembre 2011 à 15:23 et est classé dans Non classé.
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