Une centaine de personnes se sont déplacées à l’Alcazar, Samedi 24 mars dernier, pour assister à l’hommage rendu aux rapatriés d’Algérie et aux Harkis, arrivés en métropole il y a 50 ans. C’est sur un fond de musique orientale que le Député Maire accueillait toutes les personnes intéressées les familles de harkis et de rapatriés, en présence de Laurence Julien Conseillère municipale et Christiane Gherbi, déléguée aux manifestations, fille de harkis, et cheville ouvrière de l’organisation de cet hommage. Le film « La valise et le cercueil », en version écourtée de une heure trente minutes, était diffusé ensuite devant une assemblée prise par les souvenirs et l’émotion. Réalisé par Charly Cassan, lui-même fils de rapatriés, « La valise et le cercueil » retrace l’histoire de l’Algérie dans sa période de 1830 à 1962. Un film poignant, enrichi de plus de 120 témoignages. Daniel Spagnou prenait ensuite la parole pour rappeler les conditions de l’arrivée des familles de harkis en France et leur installation en 1963 à Sisteron, dans l’un des cinq villages construits à leur intention sur le département des Alpes de Haute Provence. 14 bâtiments avaient été construits par l’administration des eaux et forêts sur les terrains situés route de gap, tout près du silo, où 30 familles de harkis ont été reçues. « Cette période fut celle d’un exode massif de tout un peuple, devenu quasi apatride, dans divers pays et dans l’hexagone, désinformé, et parfois hostile aux français d’Algérie.Il suffit de se remémorer le piètre accueil qui leur a été fait à Marseille. Les familles qui arrivaient à Marseille ; celles qui n’avaient pas la chance d’être accueillies dans la famille ou chez des amis, étaient confrontées dans l’urgence aux problèmes de logement. On leur louait à prix d’or des garages, sans eau ni électricité où s’entassaient des familles nombreuses ; toujours à prix d’or, on leur louait des maisons desquelles on avait enlevé les tuiles de la toiture,… des agissements indignes mais qui ont eu lieu, ajoutant à la souffrance des familles émigrées. C’est pour tout cela qu’aujourd’hui, à Sisteron, nous avons choisi de commémorer le 50ème anniversaire de l’arrivée en métropole des harkis et des rapatriés.», a déclaré le Député Maire de Sisteron, avant de rappeler qu’en tant que parlementaire, il avait œuvré pour la reconnaissance de la Nation envers les familles de rapatriés et de harkis : « Je suis fier de cette loi, portant reconnaissance de la patrie et de la contribution nationale en faveur des rapatriés, portée à l’époque, par le Président de la République. La dette d’honneur de la nation passe non seulement par le devoir de reconnaissance, mais aussi par celui de la mémoire. Et cela passe par le recueil de témoignages – l’organisation d’expositions, de colloques, de travaux de recherche – la diffusion dans les médias d’œuvre concernant cette période – l’introduction de la tragédie vécue par les pieds-noirs et les harkis dans les manuels scolaires – la conservation du patrimoine des rapatriés laissés en Algérie… Cette loi fut un grand pas en avant. Pour construire la France du 21ème siècle, il faut que, quelque soit leur origine, ses fils et ses filles soient rassemblés derrière notre idéal républicain et notre drapeau. » Aujourd’hui les familles harkis se sont intégrées dans la vie sisteronaise, leur vie est, ici à Sisteron, ou dans les environs proches, et elles étaient présentes dans la salle, ainsi que d’autres, venues de tout le département. Les rapatriés eux aussi se sont construit une nouvelle vie, comme eux, loin de la terre qu’ils ont tant aimée. L’émotion était aussi très présente pour beaucoup lorsqu’ils ont retrouvé le Père Avril, témoin de cette époque, estimé de tous pour sa gentillesse et l’aide qu’il a apporté à ces familles qui ne l’ont pas oublié. Dans la salle étaient exposés photos, témoignages et articles de presse relatant cette période précise, que chacun a pu consulter. Pour terminer cet hommage, une photographie de groupe a été remise aux familles harkis.
mardi 27 mars 2012
Cet article a été publié
le mercredi 28 mars 2012 à 10:07 et est classé dans Non classé.
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