REFORME TERRITORIALE : FRANCOIS HOLLANDE A CONFONDU LE BISTOURI AVEC DES CISEAUX
La voilà, la fameuse grande réforme qui devait réconcilier les français et emporter une forme de consensus. Pour seul consensus trouvé, c’est le tollé général. En effet, alors que la réforme territoriale doit être appréhendée dans son sens le plus ambitieux, celui des territoires, de l’histoire, de la vie quotidienne des gens, les seuls objectifs d’économies – on nous en annonce, à grand renfort de rapport, 11 milliards d’€ – et parfois de petits arrangements entre « copains » politiques, auront guidé les mains du Président de la République qui, vient de procéder dans la précipitation, sans même concerter son premier ministre, à un découpage fortement contesté, et pas que par les « barons » locaux et régionaux.
Pourtant, oui ! Une réforme s’impose mais comme celle imaginée par la majorité présidentielle précédente, la réforme territoriale ne peut se faire sans l’avis des premiers concernés, c’est-à-dire les citoyens. Le Général De Gaulle, lui, l’avait compris, même à ses dépens… Qu’est-ce qui empêchait d’organiser dans chacune des régions dès cet automne, un référendum en présentant deux ou trois scénarios ? L’argument du détournement du vote qui se concentrerait sur un rejet du Président de la République ne tient pas face aux enjeux d’une réforme qui doit emporter l’adhésion de tous.
Le seul argument de l’urgence et des économies, pris pour faire passer si rapidement ce charcutage, me laisse perplexe. Que n’a-t-on pas entendu par exemple sur les vertus budgétaires des superstructures au cours des deux dernières décennies, et notamment avec le regroupement des Hôpitaux et la fermeture des petits établissements. Le résultat aujourd’hui, des déficits abyssaux, la proximité de la santé remise en cause et l’inégalité territoriale devant l’accès aux soins… Et que dire des Etats les plus performants aujourd’hui tant en terme de démocratie ou d’économie ? Les pays les plus performants ne sont-ils pas ceux de petite taille avec des mécanismes de démocratie locale développés, tels la Suisse ou les pays scandinaves ? Non, la course aux superstructures n’est pas à mon sens la solution.
François Hollande a ainsi confondu le bistouri qu’il aurait dû utiliser avec prudence et précision tel un chirurgien opérant un pays malade, avec de simples ciseaux qu’il a pris pour jouer avec la France et ses régions.