• Blog/Actualités
  • Votre Maire
  • La circonscription des Alpes de Haute Provence
  • ÉLECTIONS MUNICIPALES Mars 2020
  • Contacts
  • UN OFFICE DES PLUS SOLENNELS

    CHAPELLE CITADELLE recadrée

    Pour la première fois depuis cinquante ans, l’office célébré en hommage aux victimes du bombardement du 15 août 1945, a été célébré par un évêque, Monseigneur Jean-Philippe NAULT, Evêque de Digne-les-Bains, dans la chapelle de la Citadelle ; chapelle qui avait été détruite pendant la guerre.

    Au cours de la messe, le Maire, Daniel SPAGNOU, donnait lecture du discours prononcé par le Maire de l’époque, Emile PARET, un an après la tragédie qui fit de Sisteron une ville martyre :

    Pour la première fois depuis cinquante ans, l’office célébré en hommage aux victimes du bombardement du 15 août 1945, a été célébré par un évêque, Monsiegneur Jean-Philippe NAULT, Evêque de, dans la chapelle de la Citadelle ; chapelle qui avait été détruite pendant la guerre.

    Au cours de la messe, le Maire, Daniel SPAGNOU, donnait lecture du discours prononcé par le Maire de l’époque, Emile PARET, un an après la tragédie qui fit de Sisteron une ville martyre :

    « Mesdames, Mesdemoiselles,

       Messieurs et chers enfants,

     Au nom de la municipalité, au nom de la population sisteronaise et de toutes les sociétés et groupements de la ville,

     Je viens, en ce jour anniversaire, rendre un pieux hommage à la mémoire des victimes du bombardement aérien du 15 août 1944.

    Victimes du devoir frappées à leur poste, victimes innocentes frappées alors qu’elles vaquaient à leurs occupations journalières.

    Le Gouvernement de la République, dont le Représentant est à mes côtés, vient de les confondre toutes dans les mêmes plis du Drapeau National en décrétant que la Mention « Mort pour la France » serait inscrite sur tous les actes de décès.

    15 août 1944. Date que la population sisteronaise aura pour longtemps marquée dans ses annales ;

    Qui aurait pu concevoir que notre malheureux pays subirait un sort semblable et que tant d’innocentes victimes viendraient s’ajouter au long martyrologe de la Nation ?

    La population sisteronaise venait de vivre des jours d’angoisse, de terreur, depuis deux mois et demi : la Gestapo, la Feld-Gendarmerie, s’en donnaient à cœur joie, pour arrêter, déporter, fusiller nos concitoyens, et c’est au moment où nous avions une lueur d’espoir de voir notre cité débarrassée des hordes nazis, qu’un bombardement insensé, dû, je ne sais à quelle confusion ou retard de transmission, venait semer la mort et la ruine sur notre chère cité.

    La veille de ce jour fatal, les « Renseignés » avions bien entendu la Radio Anglaise, passant les trois messages secrets, annonçant que le Débarquement était pour le lendemain ; notre cœur, à cette nouvelle, se gonflait de joie, nous allions voir enfin se lever ce jour tant attendu !

    En effet, dès l’aube du 15 août, des vrombissements d’avions se faisaient entendre, la Feld-Gendarmerie était nerveuse, les maquisards étaient autour de la ville, prêts à entrer en action au Commandement.

    La sirène annonçait la présence d’avions et pour la troisième fois vers 14 heures venait faire entendre son mugissement de fin d’alerte. La Défense passive s’égayait. La population sisteronaise reprenait ses occupations normales, les avions étaient passés, rien d’anormal à signaler.

    Seize heures, de nouveau les mugissements de la sirène annoncent l’alerte, les membres de la Défense Passive rejoignent leurs postes et attendent.

    Hélas ! Contrairement à toutes les autres alertes, qui avaient lassé bon nombre d’habitants de se rendre aux abris ou à gagner la campagne, c’était pour nous !

    En moins de temps qu’il n’en faut pour le dire, deux vagues d’avions, presque simultanément, transformaient les abords du Pont du Buëch, la Beaume, la Porte du Dauphiné, la Saunerie, la Place de la Mairie, la Coste, la Citadelle, en un amas de poutres, de décombres de toutes sortes, sous lesquels gisaient nos malheureux compatriotes.

    Dans la nuit du 15 au 16 août, alors que les Services de Secours procuraient à nos blessés dans les postes divers, survol de la ville incessant, impitoyable et affolant ; le 17 août, c’est l’attaque du viaduc de chemin de fer et du pont routier du Buëch ; le 18, c’est le mitraillage, sur la route de Sisteron à Bevons, où trois de nos compatriotes trouvent la mort.

    Enfin, le 19 à minuit, dernier bombardement de la ville, touchant le quartier de l’hôpital et du Rieu.

    Total approximatif de 250 bombes tombées, résultat effroyable pour une petite ville comme la nôtre.

    A la Défense Passive : 10 morts, 20 blessés.

    Pour la population : 96 décès reconnus, une trentaine de disparus, 105 blessés.

    106 immeubles complètement détruis, 304 soufflés.

    Les Forces Françaises de l’Intérieur arrivent dans la ville dans la matinée, les blindés américains arrivent à 14 heures 20.

    Le drame pour Sisteron est terminé ; que de dévouement, d’initiatives à remercier, tout le monde a fait preuve, en ces tragiques circonstances, d’abnégation, et qu’il me soit permis de rendre un public hommage à tous ; les énumérer serait trop long, qu’ils soient Sisteronais ou des environs. 

    Ce premier anniversaire sur un terrain que les circonstances nous ont imposé, qui se déroulera par suite au cimetière communal, à l’emplacement réservé à ceux qui sont tombés pour la Patrie, nous permet de venir rendre les honneurs qui sont dus à toutes ces nobles victimes, sans oublier celles qui reposent à Digne, à Valbelle, ni celles, hélas, encore sous les décombres, dont le nombre est inconnu. 

    Pour que la France vive, que ces marques de sympathie puissent adoucir un peu l’immense douleur des familles. 

    La reconnaissance des Sisteronais ne peut faiblir (faillir) les générations futures, le 15 août, viendront se recueillir sur vos tombes, martyrs de la barbarie ;

    Quant à la Nation, elle vous a tous inscrits sur son Livre d’Or pour la reconnaissance éternelle de « Morts pour la France ».

    Discours confié par M. Biboub, neveu de M. Emile Paret, Maire de Sisteron de 1924 à 1956.

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Les commentaires sont fermés.