Nombreux étaient celles et ceux qui avaient tenu à témoigner leur amitié au Docteur Karima BERRAHMA-GULLY qui, samedi dernier dans les salons de l’Hôtel de Ville de Sisteron, recevait les insignes de Chevalier de la Légion d’Honneur. Daniel SPAGNOU, Député Maire, rappelait, qu’il avait déjà eu le plaisir, en 2008, de remettre au Docteur Karima BERRAHMA-GULLY, les insignes de Chevalier dans l’Ordre National du Mérite, avant de retracer le parcours de la récipiendaire. Seconde enfant d’une grande famille qui en compte dix, Karima BERRAHMA est née en Algérie, à Henneya, près de Tlemcen. En 1952, elle rejoint son père mineur à Gardanne, et les rudes conditions de vie auxquelles la famille est soumise dans les bidonvilles de Marseille, où elle se bat avec des difficultés d’ordre matériel, mais aussi liées aux événements en Algérie, laisseront le souvenir de dix années difficiles. Mais Karima est déjà une battante et son acharnement au travail va lui permettre de « prendre l’ascenseur social ». Après des études primaires à l’école communale de La Timone, des études secondaires au lycée Montgrand à Marseille, elle obtient son Doctorat en Médecine en 1979. « Jamais vous n’avez oublié d’où vous veniez et vous ferez tout pour apporter votre aide aux plus démunis, aux plus faibles, à travers votre métier bien sûr, mais aussi grâce à cette essence qui vous anime : la générosité. Votre force vous a permis de concrétiser des actions d’importance avec une grande détermination. Cette porte ouverte sur votre chemin va vous permettre d’en ouvrir d’autres pour conforter ainsi votre engagement envers les autres, et surtout envers les femmes » ajoutait Daniel SPAGNOU. Dès 1970, Karima BERRHAMA co-anime une permanence de la protection maternelle et infantile au bidonville de La Cayolle. Encore étudiante, elle participe aux activités du Centre de gynécologie sociale de l’hôpital de La Conception, à l’époque, premier service hospitalier de la région à prendre en charge les interruptions volontaires de grossesses médicalisées. Sur le plan personnel, c’est la rencontre avec Jean GULLY, anesthésiste-réanimateur alsacien, qu’elle épouse en 1980. De cette union, naîtra un fils qui est aujourd’hui Docteur en Biologie, et occupe un poste d’ingénieur de recherche à l’Institut de Recherche pour le Développement à Montpellier. En 1980, Karima GULLY arrive à Sisteron afin de rejoindre son mari et de poursuivre sa formation de gynécologue-obstétricienne. Elle débute sa carrière professionnelle à l’ancienne maternité du centre hospitalier. Rapidement, avec l’aide du Conseil Général, elle créée des activités de surveillance des grossesses et de planification familiale dans les centres médicaux de Sisteron, puis de Barcelonnette, Château-Arnoux, Saint-André-les-Alpes, et renforce celles de Digne et de Manosque. A cette même époque, elle met en place un suivi gynécologique au service des plus fragiles : les jeunes, les laissés pour compte, les habitantes des zones rurales isolées. Le Docteur BERRAHMA-GULLY s’investit aussi dans la lutte contre les maladies sexuellement transmissibles, et notamment le sida. Elle se rend dans tous les établissements scolaires du département pour y faire de l’information et de la prévention. En 1992, elle crée et assure le fonctionnement de six centres de dépistages anonymes et gratuits dans le département. Volontaire également à l’association Aides, elle met en place dès 1990, et jusqu’en 1999, des permanences hebdomadaires à la maison d’arrêt de Digne. Administratrice à « Aides Provence », elle s’engage aussi comme bénévole en 1989 à “Monde sans Frontière”, et fera partie de plusieurs voyages humanitaires en Pologne et en Roumanie. Plus tard, elle sera nommée administratrice de l’Association de Sauvegarde de l’Enfance et de l’Adolescence (A.D.S.E.A.) Aujourd’hui, arrivée à l’âge où d’autres prennent leur retraite, Karima BERRHAMA-GULLY ne compte pas arrêter son activité professionnelle. Insatiable et dynamique, c’est auprès des mineures qu’elle entend être présente pour leur apporter l’accueil, l’écoute, en accompagnant les futures mamans qui sont de plus en plus jeunes et de plus en plus nombreuses à avoir besoin d’une aide et d’un soutien adapté. « Docteur BERRHAMA-GULLY, vous avez fait des épreuves que vous avez traversées, une force indéfectible, et ce parcours me rappelle celui d’une autre grande dame, mon amie, Rachida Dati » ajoutait Daniel SPAGNOU, avant de lui remettre les insignes de Chevalier de la Légion d’Honneur. Très émue, Karima BERRHAMA-GULLY souhaitait partager cette Croix de Chevalier de la Légion d’Honneur avec tous celles et ceux qui ont été à ses côtés. « Ma réussite est bien l’oeuvre d’un ensemble de personnes et elles sont présentes pour la plupart ce soir. Ces longues années de vie, de travail, de rencontres, de missions, m’ont permis de partager des moments agréables et forts, même si j’ai dû franchir bien des obstacles ». Elle avait une pensée particulière pour ses parents, sa famille, pour ceux qui l’ont soutenue aux divers moments de sa vie, et remerciait Daniel SPAGNOU.
Cet article a été publié
le mardi 14 juin 2011 à 9:21 et est classé dans Non classé.
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