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  • VIBRANT HOMMAGE A MONSIEUR EMILE REBOLLO

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    Vendredi dernier, à la Maison funéraires de Sisteron, parents et amis étaient réunis pour rendre hommage à Monsieur Emile Rebollo.

    Les 50 musiciens des Touristes des Alpes devaient composer des œuvres de Monsieur Emile Rebollo, devant une assistance très émue.

    Monsieur Daniel Spagnou Maire de Sisteron dans son discours devait rappeler :

    « Devant sa famille, devant ses compagnons musiciens, ses amis, ses frères des Touristes des Alpes, c’est avec une grande tristesse que je m’exprime aujourd’hui pour rendre hommage à Monsieur Emile Rebollo. Les musiciens sisteronais doivent aujourd’hui se sentir orphelins, tout comme la ville qui vient de perdre un de ses « piliers culturels ». Après M. Civatte, Mme Bontoux-Queyrel, M. Larrivée, M. André ROMAN et bien d’autres, c’est encore l’un d’entre eux qui s’en va. Un homme attachant qui avait fait de Sisteron sa ville d’adoption.

    Né en Algérie, Emile Rebollo découvre en 1942, avec l’arrivée de l’armée américaine, le jazz, pour lequel il se prend d’une véritable passion. Lorsqu’il arrive en France, son destin est tout tracé et la musique va remplir sa vie. Lauréat des conservatoires de tours et de Versailles, Emile Rebollo devient Professeur de clarinette dans la région parisienne, où il jouera dans des orchestres prestigieux, dont l’orchestre de Claude Bolling. C’est le hasard de la vie qui le conduit ici, dans la cité de Paul Arène, lorsque la Société des Touristes des Alpes se retrouve sans chef de musique après le départ de Cyriaque Verplancken. Une petite annonce de Monsieur Rebollo dans le journal de la Confédération Musicale de France attire l’attention des sociétaires. Il sera retenu pour devenir le nouveau Chef de Musique de l’Harmonie. Ce sera le début d’une longue et belle histoire, de musique, mais aussi d’amitié.

    En 1983, l’Ecole municipale de musique est créée, et c’est tout naturellement vers Emile Rebollo que je me tourne. Lui qui depuis quelques années enseigne déjà à l’école de l’Harmonie des Touristes des Alpes. Emile Rebollo sera donc le premier directeur. Il en posera les fondations, il donnera à l’école la structure que l’on connaît encore aujourd’hui. Il ajoute à l’enseignement des instruments à vent, l’accordéon tout d’abord, puis les cordes, le piano, la guitare, avec une équipe de professeurs dont il était très fier.

    Je suis sûr que les enfants qui sont passés par l’école se souviendront toute leur vie de celui qui fut aussi, pour certains, leur professeur de clarinette. Un homme à l’écoute, un pédagogue, et surtout, un homme passionné qui a su fédérer et transmettre son art. Chef de musique des Touristes des Alpes, Directeur de l’Ecole Municipale de Musique, Professeur…il a apporté, dans chacune de ses fonctions, sa dynamique, sa diversité musicale, son expérience et sa propre culture.

    Emile Rebollo était aussi un auteur compositeur, membre de la SACEM où sont répertoriées ses œuvres : chansons, musiques de chambre, symphoniques, ou d’harmonies, musique de film. Il était médaillé d’or de la confédération musicale de France, et reconnu par ses pairs.

    Il a créé des pièces musicales pour l’Harmonie ; entre autres, en forme de clin d’œil à sa ville, le mambo qui porte le titre de « Pieds et Paquets ». Car il était comme ça aussi, Emile, un homme charmant et plein d’humour. On lui doit aussi, ne l’oublions pas, la musique du film « Jean des Figues », réalisé par André Roman, qui l’associe à tout jamais à Sisteron à travers cette adaptation de Paul Arène, et qu’il venait de réécrir.

    Emile Rebollo a pris sa retraite en 1990, après sept années passées à la tête de l’Ecole municipale de musique. En signe de reconnaissance pour tout ce qu’il a apporté à la commune sur le plan musical, à travers toutes ses activités, j’avais eu l’honneur de lui remettre la Médaille d’or de la Ville de sisteron.

    Emile Rebollo était marié, père de trois enfants, et l’heureux grand-père de cinq petits-enfants. Il avait malheureusement eu la douleur de perdre un fils dans la force de l’âge et avait durement été éprouvé par la maladie de Jeanine son épouse, pour qui j’ai une pensée très émue aujourd’hui. Des épreuves qui l’avaient un peu éloigné de ces amis musiciens ces dernières années, mais vers qui il était revenu, participant à nouveau aux répétitions et jouant à leur côté. Il répétait d’ailleurs encore avec eux, avec l’harmonie, quelques heures seulement avant de nous quitter. Avec ces musiciens, il a partagé tellement de bons moments musicaux et amicaux ; de nombreux déplacements qui n’ont fait que renforcer les liens avec d’autres harmonies, d’autres musiciens, des moments de partage qui faisaient son bonheur.

    Comme vous aujourd’hui, je perds un ami fidèle, un homme hors du commun, un homme de cœur, simple et droit, que je suis heureux d’avoir rencontré. Je veux redire à tous ceux qui sont ici, à tous ceux qui ont eu la chance de croiser sa route, que, comme eux, je suis dans la tristesse et dans la peine. A sa femme Jeanine, à ses enfants Christian et Patricia, à ses petits-enfants, j’adresse mes plus sincères condoléances. Ils peuvent être fiers de leur époux, père et grand-père. Emile Rebollo a profondément marqué ceux qui l’ont côtoyé et sa musique sera toujours présente à Sisteron au sein de l’Harmonie. Il laisse un patrimoine musical qui fait partie désormais de la mémoire collective. Monsieur Rebollo, la ville de Sisteron vous remercie. Elle vous rend hommage et ne vous oubliera pas. Reposez désormais en paix. »

     

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