Dans la nuit du lundi 14 au mardi 15 avril, nous avons subi une attaque de loups à peu de distance de la bergerie, la 1^ère brebis découverte étant dans un petit vallon à 200 m maximum de la bergerie et les autres à environ 500 m.

Après de longues heures de recherche dans des endroits pas toujours faciles d’accès comme les vallons embroussaillés, nous avons finalement retrouvé 4 brebis égorgées et 2 blessées dont l’une gravement à la cuisse et qui avait été élevée au biberon il y a 2 ans. Hormis l’une qui avait 7 ans, toutes avaient 2 ans et 2 étaient gestantes avec un agneau à peu près à terme.

Eric Vissouze est venu au plus vite le lendemain matin écrire son rapport pour la DDT. Il a pu reconnaître sans hésitation la marque caractéristique des canines du loup dans le cou des brebis.

Il nous manque encore 4 brebis et Hélios, un cadet élevé à la maison auquel nous sommes particulièrement attachés ! Nous continuons donc de chercher…

Avec les conditions météo exceptionnelles dont nous bénéficions en ce moment, il était tout à fait judicieux de faire manger ce petit lot de brebis vides (car ayant mis bas à l’automne) à côté de la bergerie, sachant qu’elles venaient boire, manger leur sel et leur foin disposé en complément tout à côté de leur bergerie et qu’elles étaient accompagnées d’un Patou.

Bientôt, nous allons, comme d’habitude, sortir les mères et leurs agneaux dans l’herbe tendre…l’angoisse nous tord le ventre rien que d’y penser puisqu’il faut savoir que le parc des brebis vides comprenaient d’un côté, des filets électrifiés, de l’autre un haut grillage en bon état et enfin 5 fils électrifiés!!!! Et le chien de protection.

Actuellement, et jusqu’au mois de mai, nous sommes dans tout le quartier les seuls éleveurs de brebis mais faut-il pour autant souhaiter la venue de nos voisins pour que les loups nous oublient un peu en égorgeant les autres???? Est-ce cela l’avenir, attendre les autres pour que la prédation se répartisse un peu « mieux »?

Ou ne plus les sortir du tout, laisser les montagnes se refermer, les agneaux serrées dans les bergeries surchauffées et sales quand on sait que dehors, ils se groupent pour entreprendre de folles courses en sautant sur eux-mêmes, faisant parfois de folles pirouettes qui nous enchantent et nous font rire plus d’une fois? Même les mères, heureuses de cette herbe de printemps, sautent comme leurs agneaux, se gavent, se régalent, sont heureuses.

La récompense de l’éleveur, qui s’échine à longueur d’année sans WE ni vacances, sans compter ses heures, c’est regarder ses brebis en bonne santé, sélectionnées selon tel ou tel critère de race selon les besoins exigés, comment supporter encore longtemps de partir, en ces temps de Pâques, non pas à la recherche des œufs mais des cadavres?????

Isabelle BERRYER et Georges DENIER du GAEC de Clarette

04000 LA ROBINE/GALABRE

 

Cet article a été publié le mercredi 23 avril 2014 à 8:32 et est classé dans Non classé. Vous pouvez en suivre les commentaires par le biais du flux RSS 2.0. Les commentaires et pings sont fermés.