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  • LE BISTROT DE VALERNES

    INAUGURATION BISTROT VALERNES (16)

     

    Le « Bistrot de Valernes » a été inauguré samedi dernier, par son Maire, Gérard EULOGE, entouré du Conseiller Régional, du Conseiller Général, du Président de la Communauté des communes du Sisteronais, des élus, et d’une population venue nombreuse saluer cette réalisation.

    C’est sur le ton de l’humour, teinté d’amertume parfois,  mais porteur d’espoirs que le Maire s’est exprimé sur le : « pourquoi donc, à Valernes, un café, un restaurant, et une épicerie, le tout en un, à l’américaine ?

     L’idée m’en est venue, il y a bien longtemps, peut-être en rêvant à ce que pouvait être la vie dans un village de 800 âmes, comme au siècle dernier, où il y avait encore beaucoup de monde. Il y avait aussi des paysans, beaucoup de paysans, qui nourrissaient les hommes de ce village et même de ce pays. Quand je dis les hommes, je veux dire aussi les femmes, bien entendu, Et quand je dis les paysans, je veux dire aussi les paysannes. Je ne tiens pas à tomber victime des féministes.

     La vie, dans le Valernes d’avant 14, devait beaucoup aux cafés, il y en avait trois dans ce Village, qui ne se contentaient pas alors de désaltérer les assoiffés. Ils entretenaient la flamme du civisme et de la vie au pays. Les plus âgés d’entre nous ont connu les deux derniers, le café Courbon et le café Michel qui donnaient leur rythme et leur sens aux fêtes villageoises et patriotiques, au bon sens du terme, notamment les fêtes votives. Celles-ci ont plutôt bien résisté sur notre Commune grâce au dévouement du comité des fêtes, notamment de son président, ainsi que du Foyer rural. Mais avec la disparition des bistrots les âmes s’en sont allées peu à peu et la vie aussi, comme partout ailleurs. Aujourd’hui, on cherche vainement l’âme des villages. Et pourtant, il en a une, en dépit de la politique, dont chacun sait, qu’elle, n’a plus aucune âme.

    Comment ressusciter l’âme de Valernes ? J’aurais pu faire comme beaucoup d’autres maires, construire, par exemple, un petit édicule (c’est le mot savant pour dire une pissotière), édifier un rond-point, ici ou là, peu importe, ou monter un festival, de ceci ou de cela, peu importe. Mais un café ? Drôle d’idée, je ne vous le fais pas dire, à une époque où pullulent les ligues de vertu, contre l’alcoolisme, contre le tabagisme, contre le catéchisme, contre l’esclavagisme, contre le colonialisme, contre l’automobilisme, contre l’immobilisme, et j’en passe, bref contre tous ces trucs auxquels les bobos aiment ajouter des -ismes.

    Quand j’étais à l’école primaire de Valernes  –  c’est loin – c’est du temps du pré-pédagogisme, quand on y apprenait encore à lire, à écrire et à compter, on nous faisait lire du Victor Hugo qui nous disait qu’ouvrir une école c’est fermer une prison. Mais, vous le savez tous, la République nous a ouvert beaucoup d’écoles et nos prisons sont pleines, et dans les deux cas, sans aucun résultat.

     Quand j’ai vu que, dans notre coin, on voulait fermer les écoles, j’ai pensé qu’il fallait ouvrir non pas une prison, mais un café. J’étais au fond dans la ligne de Victor Hugo : ouvrir un café c’est maintenir nos écoles, puisque ça fait venir du monde.

    A Valernes, on pourra dire, comme des pédagogues sortis de l’ENA  « à l’école, j’y suis été, et au café j’y suis été aussi »

     Il s’est trouvé un Conseil Municipal pour me suivre dans cette voie. C’était pourtant mon premier mandat, mais il m’a fait confiance. La décision a été prise d’acquérir l’immeuble, la Licence, sans oublier un très ancien four à pain, et d’y asseoir un commerce.

    Encore fallait-il concrétiser l’idée, ce qui n’était pas le plus simple. »

    Le Maire a rappelé les embûches, les obstacles et autres tracas administratifs auxquels il a fallu faire face, sans manquer de remercier les conseillers municipaux qui lui ont fait confiance ; ceux qui se sont succédé à Valernes et qui, durant trois mandats, avec des impératifs différents, se sont évertué à atteindre l’objectif fixé.

    Il n’a pas manqué de souligner que, dans le mille-feuille administratif, « les responsabilités se multiplient à l’infini pour se dissoudre dans une irresponsabilité générale. La plupart du temps, il ne reste qu’un responsable : le maire ».

    Mais l’essentiel reste que ce projet a abouti.

    Audrey et Vincent sont les gérants du «Bistrot de Valernes», «qui vivra autant que vous le ferez vivre et autant qu’il réussira à attirer des gens», déclarait Gérard EULOGE.

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