SÉANCE D’INSTALLATION DE LA CONFÉRENCE RÉGIONALE CONSULTATIVE
PINCEMENT AU CŒUR : Actuellement à l’hôtel de Région à Marseille pour l’installation de la conférence régionale consultative présidée par Christian Estrosi et où j’interviens pour le groupe de la majorité, 14 ANS APRES MA DERNIÈRE APPARITION DANS L’HÉMICYCLE DE LA RÉGION.
Fin de la séance d’installation au conseil régional. J’ai été nommé président de la conférence régionale consultative pour Les Républicains. Madame Edith Robert est nommée présidente de la commission culture.
Voici mon discours: » Monsieur le président, Messieurs les co-présidents, Chers collègues, Mesdames, Messieurs
Permettez-moi d’abord, Monsieur le président, de vous dire combien je suis heureux et en même temps ému, de retrouver cette maison aujourd’hui, une maison que j’ai fréquentée assidûment pendant dix années dont 6 ans en tant que vice-président, de Monsieur Jean-Claude GAUDIN.
Tenir une parole donnée, ce n’est pas seulement respecter ses engagements vis-à-vis de ses électeurs, mais c’est aussi se respecter soi-même. Monsieur le président du Conseil régional Provence-Alpes-Côte d’Azur, en installant cette Conférence régionale consultative aujourd’hui, vous démontrez que vos discours antérieurs n’étaient pas que des promesses. Merci donc de permettre au plus grand nombre, y compris à nos opposants politiques, d’exprimer des avis, parfois contraires, assurant ainsi le bon fonctionnement de nos institutions et permettant le débat démocratique dans cet hémicycle.
Quant à ceux qui refusent de participer, car il y en a, nous ne leur adresserons aucun mépris car mépriser, c’est cesser de comprendre, comme l’a dit Marcel Aymé. Respectons simplement leur choix et rappelons-leur qu’ils doivent agir d’abord, comme nous d’ailleurs, pour l’intérêt général. Monsieur le président Estrosi, Mesdames, Messieurs, cette Conférence régionale consultative doit permettre d’entendre les doléances de l’intégralité du territoire que vous avez à gérer et pas seulement les grands centres urbains médiatisés.
Depuis Sénas jusqu’au fin fond du Queyras, depuis le col de Larche jusqu’à Martigues en passant par le Verdon et le lac de Sainte-Croix, les problématiques des uns sont souvent éloignées de celles des autres, mais elles ont la même importance et la même priorité aux yeux de leurs habitants. Les élus que nous sommes sont confrontés journellement à des situations hors normes, parfois dramatiques. Jusque-là beaucoup trop laissés pour compte dans leurs « réserves d’indiens », ils espèrent aujourd’hui une oreille attentive, magnanime et surtout empreinte d’équité. Pour ce faire, vous avez établi un budget qui est en accord avec vos promesses.
Notre région Monsieur le président, est l’une des plus touchées par le chômage. Mais gagner la bataille de l’emploi nécessite un effort important en direction des entreprises afin de permettre à l’économie de repartir. Innovations, modernisation, transition numérique, sont autant de pistes qu’il convient d’exploiter et je sais que vous y êtes sensible.
Il fut un temps où, en France, les grandes entreprises qui ont réussi, ont pu le faire car elles considéraient que le siège, très administratif, devait être à la disposition des agences, les chevilles ouvrières, et pas l’inverse. De même, vous avez décidé, et c’est une bonne chose, que la collectivité régionale serait désormais au service de l’entreprise, et pas l’inverse. Aider les collectivités qui sont durement touchées par la baisse insupportable des dotations de l’Etat afin qu’elles puissent à nouveau investir et donner du travail à nos entreprises locales à l’image du Bâtiment et des travaux publics ; donner un réel coup de pouce à l’apprentissage, trop longtemps négligé, conforter le tourisme comme étant un des principaux moteurs de l’économie de la région ; rendre à l’agriculture sa place essentielle au sein de l’économie, voilà encore les axes que vous avez choisis dans le budget 2016 et que nous soutenons.
Enfin le tourisme : notre région est celle qui accueille le plus de visiteurs après Paris. Vous avez décidé de consacrer quelque neuf millions six cent mille euros au développement de cette filière dès cette année. Trois de nos 6 départements sont des départements alpins et je suis comme vous, Monsieur le président, un élu de la montagne. Notre région ne compte pas moins de 68 stations de ski représentant 15 000 emplois et 756 millions d’euros de chiffre d’affaire l’an dernier.
Si j’évoque ces chiffres, c’est que les aléas climatiques pèsent lourd dans ces stations. Aussi, nous saluons votre volonté de vouloir faire de notre région la première Smart région d’Europe en vous appuyant sur notre géographie exceptionnelle afin de dessiner les stations de ski du 21 ème siècle. Jusqu’en 2020, ce sont 100 millions d’euros qui seront consacrés au développement et à l’aménagement des territoires alpins. C’est une véritable révolution Monsieur le président et les maires de la montagne en sont conscients car, sur les 10 dernières années, seuls 16 millions d’euros avaient été consacrés à ces 68 stations, alors que la Métropole Nice Côte d’Azur et le département des Alpes Maritimes consacraient plus de 110 millions d’euros sur la même période à vos 3 stations !
Tous les projets visant à valoriser la marque « Smart Mountains : les stations de demain » feront l’objet d’une délibération en octobre et le concours financier de la Région, en vue de leur réalisation, pourra atteindre jusqu’à 500 000 euros ! En tant que président des maires des Alpes de Haute-Provence, je ne peux que vous féliciter d’avoir inscrit dans ce budget seize millions d’euros pour l’agriculture et le pastoralisme, ce dernier étant toujours mis à mal par les attaques récurrentes des loups dans nos départements alpins.
De la même façon, nous appelons de nos vœux le déploiement du très haut débit sur notre territoire en y consacrant dès 2016 quelque 3,6 millions d’euros. Car pour qu’un territoire soit attractif, il faut qu’il soit aussi accessible. En matière d’emploi, trop longtemps notre région a négligé le bon usage de l’apprentissage. Il ne s’agit pas de financer des filières à l’aveugle, mais d’adapter les formations dispensées aux besoins des entreprises. Aussi, vous avez décidé d’augmenter ce budget de 5,6% en 2016.
Et nous ne pouvons que nous satisfaire des 73 millions d’euros qui seront consacrés au fonctionnement des Centres de Formation d’Apprentis, des 66 millions à la rénovation des locaux et à l’achat de matériels, sans oublier les 27 millions d’euros qui viendront aider les entreprises embauchant des apprentis. Nous notons avec satisfaction qu’un Fond Régional d’Aménagement du Territoire sera installé et qu’il permettra aux communes de bénéficier d’une subvention pouvant atteindre jusqu’à 200 000 euros, les communes rurales pourront, elles, avoir accès à une aide supplémentaire de 12 000 euros maximum.
La culture fait également partie des priorités de votre budget, n’en déplaise à vos détracteurs, puisque l’enveloppe qui lui est affectée est augmentée de quelque 53 millions d’euros. Comme pour toutes les autres collectivités, l’Etat s’est aussi désengagé en Provence Alpes Côte d’Azur. Ce désengagement qui atteint les 252 millions d’euros entre 2014 et 2017, devra nécessairement être pris en compte. Les élus supporteront une économie de 5 millions d’euros, les coûts de fonctionnement seront réduits eux-aussi et les ressources humaines seront gérées de façon rigoureuse avec notamment 150 départs à la retraite dans les prochains 18 mois qui ne seront pas remplacés.
Parallèlement, vous vous êtes engagé à diminuer les impôts via la suppression de la taxation des véhicules propres, ce qui représente, là encore, un vrai changement.
Vous nous l’avez dit Monsieur le président, la situation budgétaire de la Région est préoccupante, comme est préoccupante la situation financière d’un grand nombre de communes de la région, avec 2,6 milliards d’euros de dette pour 2,1 milliards d’euros de budget et une épargne brute qui a fondu, en passant de 333 millions d’euros à 233 millions en trois ans seulement. Ce budget 2016 est le budget du renouveau. En réalisant 40 millions d’économies et en améliorant son épargne de plus de 37 millions, ce budget répond à l’urgence économique de notre territoire. La priorité de nos priorités, nous le savons Monsieur le Président, chers collègues, étant de gagner la bataille pour l’emploi.
Sachez Monsieur le Président Estrosi que notre groupe vous fait entièrement confiance dans cette démarche volontariste que vous avez engagée avec ce budget 2016.
Et si je ne devais retenir qu’une seule image symbolique de ce volontarisme qui vous caractérise, ce serait sans aucun doute celle du 28 avril dernier, lorsque vous et moi, sur la plus haute route d’Europe, à savoir le col de la Bonette dans les Alpes de Haute-Provence, nous avons ouvert à nouveau la route au tourisme avec plusieurs semaines d’avance, après un mois entier de déneigement, prouvant une fois de plus que, là où il y a une volonté, se trouve un chemin. Nous sommes prêts, Monsieur le Président Estrosi, à le parcourir ensemble. Je vous remercie ».
