COMMEMORATION DES 180 ANS DE LA MORT DE CLAUDE JOSEPH ROUGET DE LISLE A LA CITADELLE
Mercredi 22 juin, Monsieur Daniel SPAGNOU, maire de Sisteron, Monsieur Bernard GUERIN, préfet des Alpes-de-Haute-Provence, assistaient au superbe spectacle de chant des écoles élémentaires de Sisteron sur la prestigieuse scène du théâtre de la Citadelle. Plus de 300 enfants sur scène ont présenté le fruit de leur travail annuel guide par Monsieur Grégory BARROIS, intervenant des Centres Musicaux Ruraux sous convention avec la mairie et les directrices des écoles du Thor, des Plantiers, de la Baume et de Verdun, et avec la participation du Conseil Municipal Jeunes.
Le premier couplet et le refrain de la Marseillaise était chanté par les 300 enfants des écoles présents sur la scène, tandis que retentissait les voix sublimes de la Garde Républicaine qui accompagnaient Mireille MATHIEU, seule grande Artiste internationale à avoir enregistré la Marseillaise.
Daniel SPAGNOU, dans son discours rappelait : « Le président de la République française François Hollande, a souhaité que l’année 2016 soit l’année de La Marseillaise, faisant référence à la mort de son créateur Claude Joseph ROUGET DE LISLE, décédé il y aura 180 ans dans 4 jours, le 26 juin 1836. Aussi, pour célébrer à notre façon cet anniversaire, j’ai souhaité que le premier couplet de notre hymne national soit interprété ce soir par tous les enfants ainsi que le Conseil Municipal Jeunes, (CMJ) en ouverture de cette belle soirée. Sans être très long, je voudrais rappeler en quelles circonstances est né cet hymne.
Il s’agit d’un chant patriotique issu de la Révolution française et adopté ensuite comme hymne national, mais Rouget de Lisle est l’auteur des 6 premiers couplets seulement, des couplets écrits en 1792 pour galvaniser les troupes de l’Armée du Rhin à Strasbourg. Au départ, elle s’appelle d’ailleurs « Chant de guerre pour l’Armée du Rhin » puis « Chant de marche des volontaires de l’armée du Rhin »
Décrétée chant national le 14 juillet 1795, La Marseillaise est ensuite abandonnée sous l’Empire et remplacée par Le Chant du Départ. C’est la 3ème République qui en fait l’hymne national le 14 février 1879 et une « version officielle » est adoptée en 1887. Lors de la Seconde guerre mondiale, en zone occupée, le commandement militaire allemand interdit de la jouer et de la chanter à partir du 17 juillet 1941.
La Marseillaise redevient officiellement hymne national, grâce à l’article 2 de la Constitution du 27 octobre 1946 par la 4ème République et en 1958, par l’article 2 de la Constitution de la 5ème République. C’est le président Valéry GISCARD D’ESTAING qui a fait diminuer le tempo de La Marseillaise afin de retrouver le rythme originel. L’origine de la musique est plus discutée puisqu’elle n’est pas signée. Certains l’accordent à Ignace PLEYEL, d’autres à Guillaume NAVOIGILLE. Le septième couplet, dit « Couplet des enfants », a été ajouté en octobre 1792 par GOSSEC lors de la représentation à l’opéra de « l’Offrande de la liberté, scène religieuse sur la chanson des Marseillais ».
La Marseillaise a aujourd’hui un statut légal et le 24 janvier 2003, l’ensemble des députés a adopté et j’ai voté ce texte, dans le cadre de la loi d’orientation et de la programmation pour la sécurité intérieure, un amendement créant le « Délit d’outrage » au drapeau français et à l’hymne national, La Marseillaise. Un délit qui est sanctionné par un emprisonnement de 6 mois et de 7 500 euros d’amende. Enfin, la loi Fillon, visant à réformer l’éducation et adoptée en mars 2005, a rendu obligatoire l’apprentissage de La Marseillaise dans les classes maternelles et primaires à partir de la rentrée 2005 et je sais que les professeurs des écoles ont largement expliqué ce texte en classe. Alors c’est vrai, une phrase fait débat dans cet hymne : « qu’un sang impur abreuve nos sillons ! » Il y a plusieurs versions explicatives de cette phrase.
La première consiste à dire qu’il s’agissait de galvaniser les troupes de l’armée du Rhin. D’autres ont une vision beaucoup moins barbare de ce texte. Pour eux, le sang impur dont on parle ici, n’est pas le sang des envahisseurs ou des étrangers et les sillons ne sont pas les tranchées des guerriers. A l’époque, ce que l’on appelait le « sang pur », c’était le sang des nobles, dont on disait même qu’il était bleu, et eux-seuls pouvaient prétendre à un poste d’officier dans l’armée. Or, lors de l’attaque des Autrichiens, les nobles se sont enfuis et seuls les « sang impur », donc les gens du peuple, par opposition aux « sang pur », ont pris les armes pour combattre l’envahisseur.
Quant aux sillons, il ne s’agirait pas des tranchées des soldats mais simplement une référence agricole puisque les gens du peuple étaient surtout des agriculteurs à cette époque. En fait, ce sang impur serait le sang du peuple, son propre sang, qu’il va verser au combat, offrir à la patrie pour sa liberté, pour lutter contre tous les pays d’Europe qui attaquent la France afin de rétablir la monarchie ! Je laisse le soin à chacun d’adopter la version qu’il préfère. Il n’en reste pas moins que cet hymne est le nôtre et qu’il convient de le défendre. Je remercie bien sûr tous les enfants, les parents, les intervenants, l’école de musique, le conseil municipal jeunes et tous ceux qui ont pris part à cette belle soirée.»
Monsieur le Préfet devait en quelques mots, pleins d’émotions remercier Monsieur le Maire, les enseignants, les parents et le professeur de chant pour cette belle initiative à un moment où notre Pays a besoin d’être uni. Madame JULIEN directrice de l’école du Thor, au nom de tous ses collègues, elle aussi, remerciait tous les protagonistes de ce beau moment qui fera date dans la mémoire et dans le cœur de tous.