LES MARIANNES SE DEVOILENT A LA GALERIE DOMNINE DE SISTERON
Vendredi 31 mars, la foule des grands jours était présente pour l’inauguration de l’exposition « Les déesses de la République », à la nouvelle galerie Domnine, sis, rue saunerie, jusqu’au 13 avril prochain. Monsieur Daniel Spagnou, maire de Sisteron a eu le plaisir de recevoir une invitée de marque en la personne de Madame Denise Fabre, marraine de cette belle exposition.
Monsieur le maire de Sisteron dans son allocution rappelait : « C’est avec un plaisir encore plus grand que je reçois Denise Fabre, qui a accepté, et je la remercie, de parrainer cette toute première exposition que nous inaugurons aujourd’hui. On ne présente plus Denise Fabre, elle qui a été la plus célèbre des présentatrices de la télévision. Son sourire et ses éclats de rire très communicatifs sont dans toutes les mémoires. Elle tient toujours une grande place dans le cœur des Français ; au même titre d’ailleurs que Danièle Gilbert, une autre grande amie de Sisteron.
Denise Fabre est l’épouse du célèbre Chef étoilé, Francis Vandenhende, présent également parmi nous ce soir, dont le Restaurant « La ferme Saint-Simon » à Saint-Germain des Prés était le rendez-vous incontournable de nombreux ministères et des députés de l’Assemblée Nationale et j’ai eu l’occasion de m’y rendre quelques fois. Mère de famille, Denise Fabre est depuis 2008 adjointe à la ville de Nice et à la Métropole de Nice Côte d’Azur, en charge de l’événementiel et de la promotion de la ville de Nice. Sans oublier non plus son élection en tant que suppléante de Benoît Kandel lorsque ce dernier accéda au fauteuil de conseiller général des Alpes-Maritimes.
En 2014, c’est elle qui m’a remis le diplôme de la Marianne d’Or à Nice, au côté de M. Trampoglieri, Président du concours des Marianne d’Or et de notre ami commun Christian Estrosi, le nouveau et talentueux président de la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur. Chère Denise, vous êtes une amie de longue date de Sisteron puisque c’est la troisième fois aujourd’hui que nous avons l’honneur de vous y accueillir officiellement, mais je sais que vous aimez tout particulièrement ce secteur de la Haute-Provence et que vous y venez de temps à autre.
Mais comment parler de Denise Fabre sans évoquer sa carrière exceptionnelle à la télévision ? Vous qui rêviez de devenir hôtesse de l’air, ce sont des millions de téléspectateurs qui furent vos hôtes, et notamment de 1975 à 1992 à la télévision. Votre sourire enjôleur et vos yeux magnifiques ont séduit des générations entières chère Denise et les téléspectateurs vous ont suivi après votre métier de présentatrice. Ils vous ont suivis à « Télé dimanche », « Toujours le samedi », « Télé vitrine » et même Intervilles, sans oublier l’émission « Boléro » sur TMC, un retour à vos premières amours en quelque sorte, puisque c’est vous qui avez lancé Radio Monte Carlo.
Du reste, la profession vous a justement récompensée puisque vous avez reçu le « 7 d’Or » de la meilleure présentatrice de télévision en 1975 suivi d’un nouveau « 7 d’Or » en 2001, pour la meilleure animatrice cette fois. Enfin, pour parfaire cette carrière exceptionnelle, je n’oublie pas que vous avez écrit quelques ouvrages consacrés à vos rencontres avec les chefs d’Etat, de Charles De Gaulle en passant par Valéry Giscard d’Estaing et François Mitterrand, mais aussi un livre très personnel intitulé « Vivre aux éclats », une immersion extraordinaire de 40 ans dans les coulisses de la télévision française.
Ouvrir une galerie d’exposition en hommage à Paul Arène, c’est comme « ouvrir un de ses livres, c’est ouvrir une fenêtre pour faire entrer le soleil, se réchauffer l’âme » a écrit Anatole France. Cette galerie a été baptisée du doux nom de Domnine ; héroïne malheureuse du roman éponyme que Paul Arène écrivit à la fin de sa vie en 1894. Poète sisteronais, Paul Arène est né et mort ici, à Sisteron et, de cette ville qu’il affectionnait et de la société d’alors, il nous laisse un témoignage vibrant de vérité et de sincérité à travers ces œuvres. Pour la toute première exposition, nous avons décidé d’accueillir les Marianne des communes du département. Quoi de mieux en effet que ce symbole républicain pour marquer le centième anniversaire de l’Association des Maires de France.
Nous avions déjà organisé à Sisteron une exposition en 1998, où les Marianne côtoyaient tous les présidents de la République qui se sont succédé depuis Louis-Napoléon Bonaparte jusqu’à Jacques Chirac, et ce fut une réussite. « Les déesses de la République » ce sont près d’une trentaine de Marianne prêtées par les maires des Communes de : Melve, Selonnet, Saint-Pons, Barcelonnette, Uvernet-fours, Beaujeu, La Javie, Aiglun, Bevons, Noyers-sur-Jabron, Salignac, Puimichel, Valensole, Castellane, Braux, Colmars, Revest-St-Martin, Banon, Simiane-la-Rotonde, Villemus, Corbières, La Brillanne, Les Mées, Château-Arnoux et bien sûr, celle(s) de Sisteron. Je remercie vivement tous mes confrères pour ce prêt et la confiance qu’ils nous ont accordée en nous confiant ces bustes.
Je sais que chaque commune y est très attachée et je voudrais souligner également le travail des employés communaux qui ont participé à l’élaboration de cette exposition, notamment Monsieur David Bremond et Monsieur Antoine Latil qui sont allés chercher les Marianne pour les ramener ici, avec toutes les précautions nécessaires. Je remercie également le service culture et tout particulièrement Madame Armelle Brochet, directrice, pour la mise en place, ainsi que Madame Laurence Angelvin, secrétaire de l’Association des Maires des Alpes de Haute Provence, qui a coordonné cette exposition.
Une exposition qui porte le nom de « Déesses de la République » et qui présente des œuvres de facture, de matériau, de taille et d’époque différentes. Oeuvres de sculpteurs anonymes ou connus ; représentation de femmes célèbres ou inconnues, leur point commun est leur symbolique : la République.
Car, si elle fut d’abord l’allégorie de la Liberté sous la Révolution, c’est en 1792 que la Convention décide que la République sera représentée sous les traits d’une femme drapée à l’antique et portant le bonnet phrygien, symbolisant la liberté retrouvée des esclaves affranchis de la République romaine antique. La Liberté, tout comme la France et la République sont des mots féminins, d’où le choix d’une représentation féminine, qui sera aussi le nouveau sceau de l’Etat. En cette même année 1792, le nom de Marianne lui est donné ; contraction des prénoms Marie et Anne, prénoms très usités au XVIIIème siècle. On attribue ce nom – symbole de la toute jeune République à Guillaume Lavabre, cordonnier-troubadour, auteur de « La Guerisou de Marianno ». Texte identifié en 1976 comme lui appartenant et qui a été retrouvé par les habitants de son village natal du Tarn, Puylaurens.
En 1848, la 2ème République tentera de créer un modèle officiel et d’en codifier les symboles, mais sa brièveté l’en empêchera. Ce n’est qu’en 1870, avec la 3ème République, que Marianne devient son emblème officiel. En 1871, le Président Adolphe Thiers interdit la représentation du bonnet révolutionnaire qui ne réapparaîtra qu’en 1879. Date à laquelle les Marianne s’exposent sur les places, sur les fontaines, … On commence à voir son buste dans les écoles, dans les mairies… Elles sont fabriquées en grand nombre et peuvent être très différentes.
Marianne « sage » ou Marianne « révolutionnaire », les premières présentent un caractère bourgeois et libéral, habillées à l’Antique et coiffée d’une couronne végétale de blé ; les secondes, ont un caractère plus révolutionnaire et social : le sein nu, le corsage rouge, elles portent le bonnet phrygien… Au 20ème siècle, Marianne prendra le visage de beautés célèbres, et la première sera Brigitte Bardot (Alain Aslan) en 1969, la plus vendue dans notre pays; Michèle Morgan (1972 – Bernard Potel) ; Mireille Mathieu (1978 – Alain Aslan) ; Catherine Deneuve (1985 – Polska) ; Inès De la Fressange (1989) ; Laetitia Casta (2000 – Marie-Paule Deville-Chabrolle) ; Evelyne Thomas (2003) ; Il y eut aussi la Marianne de Foulon, celle de Faisant…Marianne change de visage mais elle est et restera le symbole des valeurs essentielles de notre République : Liberté – Egalité – Fraternité. »