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  • LA MEDECINE N’EST PAS FAITE POUR TUER !


    Je ne voterai pas la proposition de loi n° 1960  dite – Droit de finir sa vie dans la dignité –parce qu’une loi qui ne facilite pas le nécessaire discernement éthique ne peut être l’objet d’un consensus pourtant indispensable.

     

    Oui, sur un sujet aussi important, seul le consensus s’impose et la question n’est pas de savoir si certains ont raison trop tôt. Les responsables politiques, les praticiens, le législateur ne peuvent se contenter d’un texte qui divise les français. Ce sujet est douloureux et ne peut être traité que sous l’angle du rassemblement. Je regrette que les députés socialistes qui présentent cette proposition de loi n’aient pas pris la mesure de cet impératif.

     

    Parce qu’il touche à l’intime, qu’il nous renvoie à la mort et nos propres expériences douloureuses, ce débat ne peut bien évidemment être réduit à une opposition entre ceux qui détiendraient la vérité et ceux qui se fourvoient. Pour moi qui ai vécu une expérience similaire et qui ai œuvré pendant tant d’année comme brancardier à Lourdes, c’est un vrai cas de conscience. Malgré l’impuissance et le désarroi dans lequel j’ai pu être plongé, jamais je n’ai pu me soustraire à ma conviction que la vie se devait d’être respectée jusqu’au dernier souffle. Je crois fondamentalement que personne ne peut provoquer délibérément la mort d’une autre personne. C’est un principe moral inéluctable à mes yeux, même si je ne blâme pas ceux qui peuvent penser le contraire.

     

    De plus, est-il vraiment nécessaire de revoir les conditions législatives existantes qui ont déjà montré leur efficacité. La loi du 22 Avril 2005 qui elle, avait été votée à l’unanimité, est une réelle avancée si l’on considère le débat sur la fin de vie. Faut-il franchir un nouveau pas ? Je ne le crois pas.

     

    La loi de 2005 qui repose sur deux principes, le non abandon et la non souffrance, condamne l’acharnement thérapeutique. Je défends le devoir d’apporter des soins raisonnables et humains, n’impliquant pas l’obligation de maintenir la vie à tout prix.

    En cas de maladie grave, Il est légitime d’interrompre les traitements qui apportent peu de bénéfices au regard des contraintes, des effets nocifs et des privations. Je crois qu’un juste respect de la vie humaine n’exige pas plus.

     

    La nouvelle proposition de loi met en péril les fondements de l’éthique. Le mot euthanasie implique de provoquer délibérément la mort. La mort ne peut en aucun cas faire partie d’un projet et la médecine n’est pas faite pour tuer.

     

    Je crois qu’il faut favoriser d’avantage la loi de 2005 et réfléchir sur ce que signifie la dignité. Cette loi reconnaît le droit au laisser mourir et aux soins jusqu’au bout de la vie. La mise en place d’un observatoire des pratiques médicales de la fin de vie, le développement des unités de soins palliatifs dans tout le pays, la formation des personnels de santé sont des éléments qu’il faut promouvoir.

     

    La fin de vie est encore la vie et les soins palliatifs sont une assistance à la liberté et à la dignité. Une présence exigeante dans l’accompagnement et une meilleure prise en compte des cas exceptionnels doivent permettre aux médecins de mieux gérer les cas extrêmement difficiles qui se présentent à eux.

     

    Je suis un fervent défenseur du droit à finir sa vie dans la dignité, qui ne le serait pas ? Et je ne vois pas l’intérêt de revenir sur la Loi de 2005 qui a déjà trouvé un certain équilibre entre le refus de l’acharnement thérapeutique et l’euthanasie.

     

    « Quand on ne sait plus ce qu’est la vie, comment peut-on savoir ce qu’est la mort » (Conficius)

     

    Sisteron, le 23 novembre 2009

     

    DANIEL SPAGNOU

    Député des Alpes de Haute Provence

    Maire de Sisteron

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