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  • IL Y A 68 ANS, LE BOMBARDEMENT DE SISTERON

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    Mercredi dernier au Carré Militaire du cimetière, en présence de Jean-Pierre TEMPLIER Premier Adjoint, et des membres du Conseil Municipal, du Lieutenant Colonel BRAUCHIER, du Capitaine DAUGHET et du Major PERONA, des représentants des Associations Patriotiques et de leurs drapeaux, d’une délégation des Sapeurs Pompiers, de la Protection Civile, de la Police Municipale, en présence aussi de Sisteronais, hommage était rendu aux victimes du bombardement de Sisteron le 15 Août 1944.

     

    Dans son allocution, Jean-Pierre TEMPLIER, Premier Adjoint, rappelait les événements tragiques qui, il y a 68 ans, ont marqué à jamais la cité de Paul Arène :

     

    « 15 août 1944 : terrible date dans la mémoire des sisteronais qui ont vécu une catastrophe humaine et matérielle, en ces temps troubles de guerre. Une mémoire qu’il nous faut préserver pour qu’elle soit transmise aux jeunes générations qui se doivent de connaître l’histoire de leur commune.

     

    Cette journée du 15 août 1944 a bouleversé la ville qui, après cette attaque meurtrière, ne sera évidemment plus jamais la même. Les corps et les cœurs ont été blessés, meurtris, marqués à jamais par cette tragédie. La ville quand à elle tentera d’effacer toutes ces images de destruction. Elle reconstruira ce que les bombes ont transformé en un champ de ruines.

     

    Une vision d’apocalypse, c’est ce qu’il fut donné de voir aux sisteronais lorsque le calme fut revenu, après l’avalanche de bombes qui fut déversée sur la ville. Une ville qui honore chaque année la centaine de personnes et les nombreux blessés de ce bombardement.

     

      …Sisteron, ville martyre, alors que, seulement quelques heures plus tôt, chacun vaquait a ses occupations. Les sisteronais étaient au travail, certains profitaient de cette magnifique journée pour se baigner dans le Buëch et profiter d’une relative fraîcheur. Mais la France était en guerre. Un conflit qui entrait dans sa 5ème année et dont on espérait la fin proche, car depuis le matin même, la nouvelle d’un débarquement en Provence circulait dans la ville. En cette journée d’été, nul ne pouvait alors imaginer, après tout ce qu’ils avaient déjà vécu, qu’ils auraient à souffrir de ceux qui étaient venus pour les libérer.

     

     Oui, ce 15 août 1944, l’été apportait de la chaleur aux corps et aux cœurs, avec l’espoir d’une libération prochaine. Mais alors que sonnaient à l’horloge, quatre heures de l’après-midi, enflait un grondement sourd venu du ciel. Les avions surgirent et après leur passage, ce ne fut que désolation. Sisteron, en quelques minutes, est détruite aux deux tiers. C’est une ville éventrée qui déplorent 100 victimes civiles, une vingtaine de disparus et quelques 250 blessés.

     

    Le calme qui suit cette tempête de feu reste à jamais dans la mémoire des rescapés de cette terrible journée. Le lourd tribut à payer à cette guerre par les sisteronais venait encore de s’alourdir, grossissant du même coup la longue liste des militaires, des soldats de l’ombre ou bien des civils qui ont donné leur vie pour la liberté de leur pays. Cette liberté, conquise il y a 68 ans, s’est faite dans le sang de tous : hommes, femmes et enfants, français ou alliés pour que la France retrouve sa liberté.

     

    Les cérémonies commémoratives sont là pour que personne n’oublie leur sacrifice. Aussi grand fut-il, il n’aura pas été vain puisque nous vivons librement sur un territoire chèrement défendu.

     

     … Ayons ensemble une pensée pour tous ceux qui ont à subir les effets de la guerre ainsi qu’aux militaires qui défendent leur patrie, aux quatre coins du globe. Il n’y a pas de plus noble cause que celle de la liberté.

     

    Sisteron, tel le phœnix, a su renaître de ses cendres et se reconstruire avec courage, sans pour autant perdre son âme. Il faut poursuivre sans perdre de vue ce qui l’a conduite à ce qu’elle est de nos jours : une ville où il fait bon vivre, une ville appréciée des touristes, une ville au patrimoine inestimable, mais surtout une ville chargée d’histoire, de Son histoire.

     

    Souvenons-nous de ces hommes, de ces femmes, de ces enfants, morts ou disparus, en ce funeste 15 août 1944. Gardons-les toujours présents dans nos mémoires et sachons transmettre leur souvenir aux générations futures. »

     

      Après le dépôt de gerbe par Jean-Pierre TEMPLIER et le Colonel de Gendarmerie au pied de la stèle portant la longue liste des victimes de ce bombardement de la ville, la minute de recueillement et La Marseillaise, les Sisteronais se rendaient à Castel-Bevons.

     

    Devant la stèle élevée à la mémoire du Docteur ROBERT, Madame NIEL et Monsieur DURBESSON, et en présence de Pierre-Yves VADOT, Conseiller Général, des élus et habitants de la vallée, Jean-Pierre TEMPLIER rappelait le destin tragique de ceux qui ont payé de leur vie leur dévouement à leurs concitoyens :

     

    « Apres le bombardement qui a détruit aux deux tiers la ville de Sisteron, le 15 août 1944 – où il fit de nombreuses victimes que nous venons d’honorer – l’horreur a continué. Sisteron n’aura donc été que le prélude d’une folie meurtrière. Ici et là, la terre provençale subit les dommages d’une stratégie destinée à couper la retraite à l’ennemi pendant que les Allies débarquent en Provence. C’est ainsi que l’on déplore dans les Basses-Alpes, de nombreuses victimes et d’importants dégâts matériels. Les stèles élevées à la mémoire de ceux qui ont péri en ces jours noirs sont autant de lieux où l’on commémore aujourd’hui leur souvenir pour qu’ils ne tombent pas dans l’oubli.

     

    Les bombardements ont perduré après le 15 août : le 17 août, l’escadrille de bombardiers anglais atteignait son objectif, mais le 18 août, ici, une nouvelle tragédie allait avoir lieu. Car les bombardements ont atteint des victimes innocentes. Des civils dévoués qui faisaient la navette entre Sisteron et Castel-Bevons où, Sisteron ne pouvant plus accueillir les nombreux blessés, un hôpital de fortune avait été érigé.

     

    C’est ici, sur cette route, que le Docteur ROBERT, Madame NIEL et Désiré DURBESSON, ont péri, fauchés par les tirs des avions mitrailleurs. La Croix-Rouge qui marquait pourtant leur véhicule ne les a pas protégés.

    Chaque année nous nous retrouvons ici, devant cette stèle pour nous recueillir et perpétrer leur souvenir. En ce 15 août 2012, ensemble, nous saluons la mémoire, le courage et l’abnégation dont ont fait preuve les bas-alpins face à l’horreur de ces trois journées.

     

    Et pour faire face à l’impensable, c’est une grande chaîne de solidarité et d’entraide qui a animé les survivants de cette tragédie. Le Docteur ROBERT, Madame NIEL épouse du Docteur NIEL, Monsieur DURBESSON, ont péri en se portant au secours de leurs semblables. Une injustice qui ne peut que marquer les mémoires et il faut rappeler à tous leur sacrifice. Que leur exemple soit montré aux jeunes générations. Car ce triste épisode de notre histoire qui a tant blessé la population et a laissé des traces un peu partout dans le département se doit d’être le témoignage du courage, de ce que les hommes et les femmes peuvent accomplir dans la souffrance.

    Mais il doit être aussi le rappel de l’atrocité des guerres, du déchirement des peuples et de ses conséquences. Il y a encore trop de conflits, de combats, qui, quelque soit leur origine, blessent, tuent, martyrisent, détruisent des vies, des peuples, une identité… »

     

    Après le dépôt de gerbe par Edith ROBERT et Jean-Pierre TEMPLIER, l’assistance observait une minute de silence à la mémoire du Docteur ROBERT, de Madame NIEL et de Monsieur DURBESSON.

     

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