SISTERON EXPRIME SON SOUTIEN AU PEUPLE TIBETAIN
en présence de Chimié ANISTANG, Réfugié
Samedi dernier, la Ville de Sisteron a organisé une cérémonie de soutien au peuple tibétain, comme elle le fait chaque année. Dans son allocution, Daniel SPAGNOU, rappelait l’importance de cette cérémonie officielle qui met en exergue l’oppression chinoise au Tibet qui est toujours plus forte. « Car, les années passent et malheureusement, la situation est immuable au tibet, où le peuple souffre toujours de l’oppression chinoise. Une situation tragique que nous voulons dénoncer à notre manière et qui, le 10 mars de chaque année, nous conduit à nous réunir ici, au pied de l’hôtel de ville, sous le drapeau tibétain, pour une action de soutien envers ce peuple éprouvé. Chaque jour, les droits de l’homme sont bafoués dans ce petit pays, ne laissant entrevoir aucune issue qui leur permette d’envisager un avenir serein. L’oppression se fait plus intense et les mesures répressives se sont encore accrues, en particulier, dans la zone du monastère du Kirti dans la province du Sichuan. Les policiers y patrouillent et en interdisent l’accès. Les médias sont muselés.
Depuis 2011, les tibétains, qui se sont exprimés en demandant le respect de la liberté de pratiquer leur religion, se sont vus emprisonnés, interrogés, torturés, et condamnés à de lourdes peines de prison. Le désespoir est tel que, vous le savez, des moines se sont immolés par le feu l’année dernière et que, depuis cette date, on dénombre 50 immolations. Le désespoir du peuple tibétain est bouleversant, ces immolations par le feu sont autant d’appels aux secours à tous les peuples, mais il semble qu’ils restent sans écho. Aujourd’hui, les moines et les nonnes ne sont plus les seuls à se faire une telle violence pour que l’on s’intéresse à leur peuple et qu’on leur vienne en aide : ce geste est aussi celui de civils dont certains sont encore des adolescents. Cette forme de résistance est la seule qui leur reste accessible et ils préfèrent choisir la mort plutôt que de continuer à subir cette peur qui ne les quitte pas, cette vie qui n’est faite que d’intimidations, de suspicion,… une vie de terreur.
Pékin, lui, considère cela comme un acte de terrorisme et s’enfère dans ce qu’il juge être les clés de la paix et de la sécurité au Tibet : c’est-à-dire, l’utilisation de la force, et la guerre. Une fois encore le peuple tibétain nous interpelle, nous fait part de sa douleur… »
Il rappelait l’attachement de la France à ce peuple tibétain et son engagement contre la disparition programmée du peuple tibétain. Il rappelait également que les Associations « France Tibet » et « Buddhaline » ont demandé aux parlementaires de s’engager auprès de la chine pour la reprise du dialogue et la cessation de la violence : « en tant que signataire de la déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789 et de la Déclaration Universelle de 1948, nous n’avons pas le droit de laisser faire. Nous avons une responsabilité qui dépasse nos frontières, une responsabilité universelle », dit encore Marcelle Roux de l’association France-Tibet. Tous les pays qui jouissent d’une démocratie doivent lutter pour le droit de tous d’y avoir accès, pour que la violence cesse et qu’enfin, les tibétains soient respectés, dans leur identité culturelle et religieuse, dans le respect des droits de l’homme. Oeuvrer en ce sens, c’est œuvrer pour le respect du droit de tous les peuples et nations à préserver leurs propres caractères et les valeurs distinctives », déclarait le Maire de Sisteron avant que ne soit hissé le drapeau tibétain, flottant en totale liberté sous le ciel de Provence.
Malheureusement retardé, Monsieur Chimié Anistang, jeune réfugié tibétain installé aujourd’hui dans les Hautes-Alpes, est arrivé à l’issue de la cérémonie à laquelle il avait souhaité prendre part. Il a néanmoins pu rencontrer Monsieur le Maire à qui il a confié ne pas perdre l’espoir de rentrer un jour dans son pays. Chimié Anistang, qui a grandi sur les sentiers suspendus du Kham, une région sauvage à l’ouest de Sichuan, est en fuite depuis six ans. Lui et sa famille sont des victimes de l’oppression qui s’exerce au Tibet et sa présence ici, ce samedi, ne donnait que plus de poids à ce témoignage de soutien de la Ville de Sisteron.