JOURNEE NATIONALE D’HOMMAGE AUX MORTS POUR LA FRANCE EN INDOCHINE
La cérémonie d’hommage aux « Morts pour la France » en Indochine s’est déroulée de façon solennelle à Sisteron, devant le Monument aux Morts, en présence de Monsieur Pascal ZINGRAFF, sous-préfet de Forcalquier, des Drapeaux des Associations Patriotiques, des représentants la Gendarmerie Nationale, de la Police Municipale, de Monsieur Daniel SPAGNOU Maire de Sisteron et des membres du Conseil municipal.
La journée nationale d’hommage aux « Morts pour la France » en Indochine a été instituée par le décret du 26 mai 2005. Chaque année, le 8 juin est la date officielle de commémoration des victimes de la bataille de Diên Biên Phu.
Cette date correspond au jour de l’inhumation du soldat inconnu d’Indochine à la nécropole nationale de Notre-Dame de Lorette (Pas-de-Calais) en 1980.L’Indochine comprenait la Cochinchine, l’Annam, le Tonkin, le Laos, et le Cambodge. Tous ces territoires ont été colonisés par la France en 1884. A la fin de la Seconde Guerre mondiale, en 1945, les Vietnamiens ont souhaité déclarer leur indépendance.
Ce fut alors le début de la guerre d’Indochine, avec l’envoi par la France d’un grand nombre de soldats, pour maintenir son contrôle sur sa colonie indochinoise.
En 1954, les forces communistes ont vaincu l’armée française à la bataille de Diên Biên Phu, dans laquelle la France avait envoyé des troupes dans une cuvette avec un sol plat permettant d’installer un aérodrome pour une confrontation classique sans avoir la puissance de feu suffisante. Les colonies acquirent alors leur indépendance.
Avant de procéder aux traditionnels dépôts de gerbes devant la stèle du monument aux morts, lecture était faite du message de Monsieur Jean-Marc TODESCHINI, Secrétaire d’État auprès du ministre de la défense chargé des anciens combattants et de la mémoire :
« En cette journée nationale dédiée aux « morts pour la France » en Indochine, notre pays a, une fois de plus, rendez-vous avec son histoire et sa mémoire combattante.
En près de 15 ans de combats, de 1940 à 1954, les soldats d’Indochine ont laissé derrière eux une trace indélébile de bravoure et d’abnégation.
Sur cette terre lointaine, des soldats de toutes les armes, des légionnaires, des coloniaux, des tirailleurs, des gendarmes, des marins, des aviateurs, des médecins, des infirmières, ont lutté avec un dévouement indéniable pour préserver l’honneur de notre pays.
Face à l’occupant japonais, de 1940 à 1945, ils ont maintenu la présence française en Indochine. Il y a 70 ans, à l’issue du coup de force japonais mené le 9 mars 1945 sur les garnisons françaises, tandis que certains d’entre eux réussissent à se replier en Chine, d’autres sont fait prisonniers et exécutés. C’est à tous ceux-là qu’un hommage fut rendu en 1952 lorsque Edmond Grethen, grande figure de la Résistance indochinoise, fusillé à Thakhet le 16 mars 1945, fut inhumé au Mont-Valérien.
Contre le Vietminh, de 1946 à 1954, des combattants venus de France, d’Europe, d’Afrique du Nord ou d’Afrique Noire, ont été engagés, aux côtés de leurs frères d’armes indochinois, dans des conditions extrêmes. Ils ont lutté dans la boue des rizières, sur le sommet d’un piton calcaire, sur une piste forestière ou dans un petit poste isolé, contre un ennemi insaisissable et toujours mieux armé.
Ils étaient guidés par un sens du devoir et une foi infaillible en la France.
Les assauts, les embuscades ou les combats au corps à corps, n’ont pourtant constitué que le début de leur calvaire. Pour les survivants des derniers combats, ce furent ensuite les camps de rééducation politique, dont plus des trois quarts des prisonniers ne revinrent jamais.
Ce courage dont ont fait preuve les combattants d’Indochine est à ériger en exemple.
En cette journée nationale, souvenons-nous qu’ils furent les premiers d’une très longue lignée de soldats à intervenir loin du sol de France. Ils menèrent leur mission avec une volonté qui force le respect.
Aujourd’hui comme hier, sur les différents théâtres d’opérations où ils sont engagés, nos soldats défendent la République française et ses valeurs avec courage et professionnalisme. Ils accomplissent leurs missions avec une détermination qui fait honneur à leurs aînés, à l’histoire qu’ils ont écrite et à la nation tout entière. »
Une journée qui permet d’entretenir le souvenir des hommes qui ont partagé ses combats.