1) Dire la vérité sur la crise :– Une crise de confiance sans précédent qui ébranle la finance mondiale ;– Les débuts du monde de l’après-pétrole ;– La France est trop engagée dans l’économie mondiale pour être à l’abri. La criseaura des conséquences dans les mois qui viennent sur la croissance, le chômage etle pouvoir d’achat. 2) Plaidoyer en faveur d’une refondation du capitalisme : pour un capitalismerégulé. La crise financière est le résultat des déviations profondes et des excèsinconsidérés de la finance mondiale, y compris sur le plan éthique. Mais elle n’estpas la crise du capitalisme. D’où la nécessité de refonder le capitalisme mondialet de mettre en place un capitalisme régulé.a) En plein accord avec l’Allemagne, proposition d’un sommet des chefs d’Etat etde gouvernement des principaux pays concernés, avant la fin de l’année, pourtirer les leçons de la crise et coordonner les efforts de tous pour rétablir laconfiance.b) Elaboration d’une réponse européenne commune dès le prochain conseil européenà la mi-octobre prochain. Au programme : agences de notation, règles comptableset de solvabilité, rémunération des opérateurs, paradis fiscaux, régulation desentités non régulées, rémunération des opérateurs de marché.c) Sur le plan national :– Affirmation de l’engagement de l’Etat pour garantir la sécurité et la continuité dusystème bancaire et financier français. Si les banques françaises devaient êtremises en difficulté par la spéculation, engagement de protection des dépôts desépargnants.– Adoption de principes simples sur la rémunération des dirigeants : les dirigeantsne doivent pas avoir le statut de mandataire social et bénéficier en même tempsd’un contrat de travail ; pas d’actions gratuites pour les dirigeants, mais unerémunération indexée sur les performances économiques réelles de l’entreprise ;pas de parachutes dorés ; si les dirigeants ont des stocks options, les autressalariés doivent en avoir aussi ou bénéficier d’un système d’intéressement. Si lesprofessionnels ne se mettent pas d’accord sur des pratiques acceptables, lelégislateur interviendra avant la fin de l’année. 3) Mise en cohérence de la politique économiquea) Sur le plan conjoncturel, au-delà des mesures de la loi sur le travail, l’emploi et lepouvoir d’achat, soutien supplémentaire à l’activité si cette dernière venait à reculerfortement et durablement. En particulier :– S’il devait y avoir restriction du crédit aux entreprises, intervention de l’Etat pouréviter un enchaînement récessif qu’entraînerait l’assèchement du crédit, par unsystème approprié (caution, garantie, apport en capital, réglementation bancaire).Adoption en urgence de la loi de mobilisation pour le logement. Mesurescomplémentaires pour libérer du foncier public et mener à bien les programmesimmobiliers en cours.– Pas d’augmentation des charges pesant sur les entreprises, parce qu’il fautrenforcer leur compétitivité et non l’affaiblir. En particulier, pas de réduction desallègements des charges sur le travail.b) Accélérer le rythme des réformes structurelles, pas le ralentir :– Après un effort sans précédent (30 600 suppressions de postes dans la fonctionpublique en 2009), engagement d’une deuxième étape de la réforme de l’Etat dèsl’année prochaine pour retrouver de nouvelles marges de manoeuvre par ladiminution des dépenses de fonctionnement de l’Etat.– Ouverture en janvier prochain du grand chantier de la réforme des administrationslocales, en posant la question des échelons de collectivités locales.– Décisions avant la fin de l’année sur la réforme de la formation professionnelle.c) Solidarité avec les plus vulnérables– Mise en place du revenu de solidarité active– Amélioration des pensions de réversion pour les plus modestes– Prime exceptionnelle avant fin 2008 pour les titulaires de minima sociaux pourcompenser le retard par rapport au prix de l’évolution des minimaux sociaux.Financement par le surplus de TVA pétrolière (« fonds pétrole »).d) Priorité donnée au travail et à l’investissement– Rappel de la priorité donnée à l’encouragement au travail– Rappel de la priorité donnée aux universités et à la recherche (crédit impôtrecherche, réforme des universités et rénovation des campus, réforme de lavalorisation de la recherche)– Réforme de la taxe professionnelle, en concertation avec les collectivités locales,avec pour objectif d’exonérer de nouveaux investissements. 4) Engagement résolu en faveur d’une croissance durable– Utilisation de la réglementation et de la fiscalité à des fins incitatives– Effort d’investissement sans précédent en faveur des transports en commun, duferroviaire et de la recherche technologiques
Cet article a été publié
le samedi 27 septembre 2008 à 14:03 et est classé dans Développement durable, Economie, Emploi, Evenements, Industrie, Prise de position, Réactions à chaud, Réformes, Rencontres, Social.
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