Samedi 9 septembre, Monsieur Daniel SPAGNOU, maire de Sisteron, Monsieur Franck PERARD, adjoint à la culture, au patrimoine et à la mémoire et Monsieur Jean-Pierre TEMPLIER, premier adjoint, assistaient au vernissage de l’exposition consacrée à René SEYSSAUD, à l’Espace d’Ornano, jusqu’au 11 novembre.
Dans son discours Monsieur Daniel SPAGNOU rappelait : « Imaginez qu’aujourd’hui nous sommes au tournant du 20ème siècle, à l’heure où le Midi et plus particulièrement la Provence, deviennent le terrain d’expérimentations picturales d’avant-garde. Dans le regard des artistes, la luminosité en Provence est une lumière unique qui la révèle, la distingue entre toutes. Pour ceux qui la découvrent, elle est un véritable choc visuel ! La Provence est alors un lieu de passage, de travail et d’échange où les artistes les plus audacieux du moment se rencontrent. Différents courants y naissent, une véritable émulation entre certains artistes se crée dans notre région. A contrario, parmi ceux qui sont nés dans la région et qui y peignent, beaucoup sont quasiment hermétiques à ces révolutions picturales qui se succèdent, continuant inlassablement leur manière. Parmi ces artistes modernes qui ont libéré leur palette et leur trait d’un académisme languissant et qui ont marqué leur passage, se trouve René SEYSSAUD.
Son œuvre se situe entre le Fauvisme pour l’intensité de ses couleurs et l’Expressionisme pour l’extrême force de sa vision de la nature réaliste. Contemporain donc des Fauves, aux côtés de personnalités comme Cézanne et Matisse, René Seyssaud reste lui-même. Comme eux, il refuse d’échapper à la référence imitative, il compose à partir de plans colorés, connaît un moment d’instinct pur puis retourne à l’équilibre. Contrairement à eux, ses œuvres reflètent avant tout sa sensibilité et son humanité. De tempérament plus grec que latin, plus sensible donc, René Seyssaud, parallèlement à Vincent Van Gogh, projette dans sa peinture toute sa vie émotive et livre aussi bien sa jouissance que son angoisse.
Arsène Alexandre disait de lui « imaginez du Van Gogh en pleine ardeur, du Cézanne sans concessions, du Monticelli un peu rustique et sauvage ». René Seyssaud est tout cela à la fois : ce peintre singulier, indépendant doté d’une personnalité bien affirmée et traversé par les préoccupations de la modernité. Il appartient à la génération des peintres modernes qui, grâce aux Nabis et Gauguin, pose le problème artistique sur des bases nouvelles envisageant la combinaison entre les lignes et les couleurs. Seyssaud lui exprime son amour de la Provence par le triomphe de la couleur ramenée à sa pureté, par le respect de la profondeur, de l’espace tout en expérimentant la liberté nouvelle du dessin qui fait de la ligne une force vivante !
Il avance dans la modernité aussi fortement qu’il est enraciné dans la tradition provençale : il s’empare avec jubilation de la couleur des paysages provençaux ainsi que de la vie en action des femmes et des hommes provençaux. A l’approche de l’automne, il nous est paru plus que judicieux de rendre hommage à ce maître de la couleur et nous sommes particulièrement fiers, à Sisteron, d’accueillir encore une fois de telles œuvres et de vous faire découvrir ou redécouvrir ce maître originaire de la Provence, à la fois innovant et en marge, mais toujours fidèle à lui-même.
Avant de vous laisser admirer ses œuvres, je voudrais remercier tous ceux sans qui une telle exposition n’existerait pas : la Galerie PENTCHEFF de Marseille avec qui nous avons plaisir de collaborer toujours plus, les nombreux collectionneurs privés qui nous font confiance, mon adjoint à la Culture, Franck PERARD, qui impulse cette dynamique autour de ces grands maîtres, les services municipaux de la culture et des techniques sur lesquels repose toute la logistique. Qu’ils en soient ici tous chaleureusement remerciés ! Je vous remercie tous de votre présence et vous laisse maintenant profiter de cette magnifique exposition. »