Je suis révolté par les atrocités inqualifiables que certains font subir en ce moment aux chevaux sur notre territoire. Nous devrions avoir plus de considération pour ces animaux, amis de l’homme, et qui de tous temps, ont rendus des services exceptionnels. Ce sont les chevaux qui véhiculaient nos soldats et notre armement en 14-18. Eux-aussi ont été près de 10 millions à mourir au front. Et que dire des chevaux que l’on descendait au fond de la mine lorsqu’ils n’étaient encore que poulains, pour tirer les wagonnets de charbon. Une fois adultes, ils étaient trop gros et imposants pour pouvoir remonter à la surface et mouraient au fond de la mine sans avoir jamais revu le jour…
Pour illustrer cette très belle et touchante photo, je vous propose de lire ce très beau et émouvant poème de Jules SOTTIAUX, dédié à tous les chevaux des mineurs…
LA COMPLAINTE DU CHEVAL DANS LA MINE
Dans la fosse profonde où le jour n’entre pas,
Sous la morne clarté des lampes fantastiques,
Les vieux chevaux usés, fourbus et rachitiques
Traînant les wagonnets, marchent à petits pas.
Tristes mais résignés, ils vont la tête basse
Dans leur cerveau voilé, cherchant un souvenir.
Et dans leurs grands yeux vagues, parfois il passe
Comme des visions qu’ils ne peuvent saisir.
Ce sont de gais vallons inondés de lumière
Où l’on marchait rapide et les naseaux fumants.
Ce sont des prés, des champs et des bosquets charmants,
C’est dans la ferme rustique où riait la fermière.
Et quand le vieux forçat succombe sous l’effort,
Pendant qu’autour de lui on dit : « regarde il crève »,
A sentir tous ses maux finir avec la mort,
Il croit qu’il s’en retourne au pays de ses rêves…