C’est en présence de Jean-Yves ROUX, sénateur ; Marc CHAPPUIS, préfet des Alpes de Haute-Provence ; de nombreux maires et élus, dont des membres du conseil municipal de Sisteron, mais aussi de Sisteronais, d’employés de la Ville, aux côtés de représentants de la gendarmerie, des sapeurs-pompiers et de la police municipale, que Daniel SPAGNOU, maire de Sisteron et président de l’association des maires du département a présidé la cérémonie de soutien aux élus et contre les violences organisée à l’appel du président de l’AMF David LISNARD. Une cérémonie précédée par le déclenchement des sirènes voulu par le préfet et ce dans tout le département.
« Nous refusons que notre pays continue de sombrer dans le chaos. Nous refusons de regarder passivement les mairies brûler, les magasins pillés, des domiciles de maires attaqués, tous les Français victimes d’actes injustifiables de dégradations et de violences », a tout d’abord indiqué M. SPAGNOU.
« Malheureusement, cette situation ne nous surprend pas et les maires de France alertent depuis des années sur la dégradation de notre société. Il faudra en tirer le moment venu toutes les conclusions en termes de politiques publiques nationales.
En attendant, nous enjoignons l’Etat, qui a la responsabilité du maintien de l’ordre et dont la vocation est de protéger la société, de rétablir la sécurité par tous les moyens opérationnels et en droit dont il dispose », a poursuivi M. SPAGNOU au début de cette cérémonie dont les derniers préparatifs ont été réalisés ce matin avec les membres de son cabinet qu’il tient à remercier.
« La mort d’un jeune homme tué à Nanterre mardi dernier a soulevé une grande émotion. La justice s’est saisie le jour même de l’affaire et a ouvert une enquête.
Depuis cette date, partout sur le territoire national, nous faisons face à un cycle inouï de violences, que rien ne peut justifier et qui trahit cette légitime émotion en la transformant en une délinquance de droit commun.
Malgré l’intervention des forces de l’ordre et des pompiers, des familles sont mises en danger et doivent être évacuées. Leurs biens personnels sont détruits. Des commerces et des entreprises voient leurs locaux pillés et incendiés.
Nous avons appris dans la matinée, qu’un jeune sapeur-pompier, caporal-chef de la brigade de sapeurs-pompiers de Paris âgé de 24 ans, a trouvé la mort cette nuit dans un parking souterrain de Saint-Denis dans le 93, alors qu’il luttait contre un feu de plusieurs véhicules, allumé par des criminels qui devront dépondre de ce qu’il faut bien appeler désormais un assassinat. J’adresse à sa famille, ses proches et aux sapeurs-pompiers de France, nos condoléances attristées.
Des maires sont menacés, injuriés, tel que je l’ai d’ailleurs été ou frappés. Pire, on a même tenté d’incendier la maison du maire d’HaÏ-les-Roses alors que son épouse et ses deux enfants en très bas âge se trouvaient à l’intérieur et en pleine nuit ! Les bâtiments communaux sont saccagés comme la Maison de la Justice et du Droit d’Aix-en-Provence.
Ces actes de violence d’une minorité sont inacceptables et pénalisent en premier lieu l’ensemble des habitants.
Par la dégradation des bâtiments publics, ils empêchent les services publics de fonctionner au service de la population.
Par les destructions d’écoles et de bibliothèque, ils sabordent les outils d’accès à la connaissance, à l’éducation et à la culture, donc à l’égalité des chances.
Par l’effet délétère des images et des réseaux, ils renforcent la stigmatisation des quartiers et des autres habitants.
Par les violences contre les élus, ils attaquent le cœur de notre démocratie. »