De nombreuses personnes étaient rassemblées au pied du Monument aux Morts de Sisteron, en ce lundi 19 Mars, pour commémorer la journée nationale du souvenir et du recueillement à la mémoire des victimes civiles et militaires de la guerre d’Algérie et des combats en Tunisie et au Maroc, on notait la présence de Monsieur Daniel Spagnou, maire de Sisteron, de nombreux élus, représentants de la Gendarmerie et de la Police municipale ainsi que des anciens combattants d’Algérie pour le 56ème anniversaire des accords d’Evian, qui officialisait la sortie de 8 années de combats qui ont déchiré plusieurs centaines de milliers de famille de part et d’autre de la Méditerranée.
En présence des drapeaux et des représentants des Associations Patriotiques, des autorités civiles et militaires, lecture était faite par Monsieur Paul Magnan, président de la FNACA du message de la FNACA et par Monsieur Daniel Spagnou, maire de Sisteron, du message de Geneviève DARRIEUSSECQ, Secrétaire d’Etat auprès de la ministre des Armées:
« En cette journée nationale, la France rend un hommage solennel à toutes les victimes civiles et militaires de la guerre d’Algérie et des combats en Tunisie et au Maroc. Le cessez-feu du 19 mars 1962, issu des Accords d’Evian, annonçait la fin prochaine d’une guerre alors sans nom. Sur les deux rives de la Méditerranée, entre soulagement et blessures, il engendra des sentiments puissants et divers. Pour tous, il y eut un avant et un après. Aux victimes d’avant le 19 mars s’ajoutèrent, les mois suivants, les milliers de drames d’une transition violente.
Aujourd’hui, dans un même hommage, la France pense à toutes les douleurs et à toutes les souffrances, à toutes les familles déchirées et endeuillées, à celles et ceux qui ont enduré la guerre dans leur chair et dans leur esprit. Aujourd’hui, sans distinction, la Nation adresse sa reconnaissance et sa solidarité. Aujourd’hui, la France honore toutes les mémoires.
Celle des soldats morts pour la France ou blessés, celle des appelés et rappelés du contingent, des militaires de carrière, des forces de l’ordre de métropole et d’Afrique du Nord. Celle des civils de France ou d’Algérie qui eurent à subir l’angoisse, les violences et les attentats.
Celle des Français d’Algérie pour qui cette date signifiait la fin douloureuse d’une histoire parfois multigénérationnelle et qui durent commencer une vie nouvelle.
Celle des membres des forces supplétives, des harkis, qui avaient fait le choix de la fidélité à la France. Les semaines qui suivirent furent celles des représailles et de l’exil dans une métropole qui, entre incompréhension et ignorance, manqua à son devoir d’accueil. Celle des disparus civils et militaires.
Ces années de guerre ont durablement marqué notre société. Soixante ans après 1958, nous nous souvenons qu’elles ont eu pour conséquence la transformation durable de notre République. Ces déchirures sont désormais une part de notre histoire nationale mais leur souvenir est encore vif dans notre mémoire collective. Porter un regard lucide et objectif sur ces années doit permettre à la communauté nationale de cheminer vers une mémoire apaisée. Témoigner, expliquer et partager, sont un impératif afin que, des deux côtés de la Méditerranée, les jeunes générations, préparent l’avenir ensemble. »
Les autorités déposaient une gerbe devant le monument aux morts. Après « La Marseillaise » et la Minute de Silence, toute la délégation se retrouvait à l’Hôtel de Ville où un apéritif leur était servi.