« Je souhaite moi qui suis député d’un petit département rural et de montagne, enclavé et peu peuplé, vous faire état d’une situation d’urgence due à la hausse des prix des carburants.
Chacun de nos concitoyens a conscience de la nécessité de maîtriser sa consommation d’énergie pour des raisons économiques mais aussi pour préserver notre environnement. Il sait aussi que devant la raréfaction des sources d’énergie, se déplacer va couter de plus en plus cher et va devenir un luxe. Le prix de l’énergie ne faisant qu’augmenter, on se demande comment demain on pourra s’éclairer, se chauffer et se déplacer en voiture ou par le biais des transports en commun, lorsqu’on a la chance de pouvoir les utiliser.
Or les ruraux n’ont pas le choix. Ils vont à la pompe parce qu’ils ne peuvent pas faire autrement et qu’ils doivent emprunter leur véhicule personnel pour aller travailler souvent loin de leur domicile.
La mobilité en milieu rural est vitale et cela représente un coût énorme. Les familles ont obligatoirement deux véhicules, ce qui grève considérablement le pouvoir d’achat dans les campagnes.
Mais ce choc pétrolier que l’on nous promet durable cette fois, le monde rural le prend en pleine figure et si rien n’est fait, le pouvoir d’achat et la pauvreté qui s’installe même chez les travailleurs ne va que s’accroître dangereusement alors que déjà selon le rapport intitulé « Pauvreté, précarité, solidarité en milieu rural » de l’Inspection générale des affaires sociales et du Conseil général de l’agriculture, les campagnards sont plus touchés par la pauvreté que les urbains dans notre pays. (13,7 % des campagnards sont touchés par la pauvreté contre 11,3 % pour les urbains).
Il apparaît que, de plus en plus, la campagne devient un réservoir de laissés-pour-compte qui rejoignent les rangs des petits agriculteurs et des bénéficiaires « ruraux » du RMI.
Nous n’avons pas le choix, il nous faut agir vite. Il faut consolider le monde rural qui dans quelques années si rien n’est fait menace de tomber en ruine.
Ce Plan Marshall de la ruralité permet de prendre en compte les vrais enjeux de la France rurale ; il permet d’envisager offensivement l’avenir de nos campagnes en les considérant comme des atouts et non comme des handicaps.
Renforcer la mobilité et lutter contre la pauvreté et pour le pouvoir d’achat des ruraux mis à mal par l’augmentation des pris des carburants est pour moi un chantier urgent à réaliser.
Des aides spécifiques doivent être mise en place et à l’instar de la prime au fioul, je demande une augmentation significative du barème fiscal des frais réels kilométriques pour les contribuables ruraux qui se déplacent nécessairement beaucoup avec leur propre véhicule pour leur travail.
Un simple calcul permet de justifier cette mesure de justice applicable dès 2011 dans les ZRR où par principe, il n’existe pas ou très peu de moyens de transport alternatif à la voiture personnelle
Prenons l’exemple que l’on retrouve dans les campagnes d’un couple avec deux enfants à charge ayant des revenus représentant 2500 euros net par mois. Pour travailler, ces ruraux sont obligés d’utiliser leur véhicule personnel et de parcourir 50 kms pour aller sur leur lieu de travail et revenir à leur domicile.
Le surcoût de l’augmentation du prix du carburant de 30% en un an représente plus de 200 euros.
En augmentant de la même manière de 30% les barèmes fiscaux des frais kilométriques, une simple simulation permet de faire économiser à ce foyer fiscal rural, 120 euros d’impôt sur le revenu. »