Samedi 15 avril, Monsieur Daniel Spagnou, maire de Sisteron, Monsieur Franck Pérard, adjoint à la culture, au patrimoine et à la mémoire et Madame Karima Gully, conseillère municipale, étaient présents à l’espace d’Ornano du musée Gallo-romain, pour l’inauguration de l’exposition « Doux Vacarme », de Madame Agnès Durbet-Giono, en présence de sa maman, Madame Sylvie-Durbet Giono, jusqu’au 14 mai prochain.
Monsieur le maire de Sisteron rappelait : « Madame Agnès Durbet-Giono, fille de Sylvie, que nous avons eue le plaisir de recevoir à plusieurs reprises. Agnès est un photographe de talent et elle est aussi la petite-fille de Jean Giono, auteur d’œuvres si chères à nous autres provençaux et, auteur unanimement reconnu.
Grand-père écrivain, maman auteur de plusieurs ouvrages dédiés à l’œuvre de son père dont elle est la garante et la protectrice, vous Agnès Durbet-Giono, vous avez choisi, de vous exprimer à travers l’art de la photographie. Et vous avez choisi de le faire à partir d’un univers bien particulier : le milieu industriel, le traitement des eaux, les égouts… Un milieu qui, loin d’être esthétique ou attirant, trouve à travers vos clichés un équilibre, une superposition d’images qui sont l’expression de la beauté.
Des contrastes qu’il nous faut comprendre et traduire. Ces clichés sont peut-être le reflet de la vie où tout est opposition et où il faut apprendre à concilier, à s’adapter, à retirer le meilleur pour pouvoir avancer,… Ce ne sont là que des impressions.
Madame Durbet-Giono dans vos œuvres, les extrêmes se fondent et nous invitent « à aimer ce que les gens pensent être laid », selon vos propres mots. « C’est un conflit que vous offrez au public », dites-vous, « j’aime juxtaposer la laideur et la beauté ; c’est dans le contraste que l’on voit la beauté. » Tout est dit alors de votre vision ; ce qui n’est pas beau au regard du visiteur peut le devenir, mais peut aussi être perçu comme le faire-valoir de la beauté. En art, tout est faux qui n’est pas beau », a dit Anatole France. Il se trouve que votre œuvre est vraie, donc belle… Madame Durbet-Giono, si votre enfance provençale ne fut pas votre inspiratrice, la Provence et surtout, votre grand-père, ont sans aucun doute marqué profondément la femme et l’artiste que vous êtes devenue. Il en va ainsi des mots de Jean Giono accrochés à vos œuvres, où ressortent l’atmosphère, les paysages ; les acteurs de la société et de la vie rurale d’alors, empreints de force et de souffrance, mais aussi l’amour de la belle ouvrage. Votre art nous interpelle et l’on s’interroge… vous provoquez en nous un … « Doux vacarme »…
Cette première exposition qui ouvre « les mois de la photographie » laissera sans doute à chacun l’empreinte d’une réflexion plus profonde sur la perception de la laideur et de la beauté. Oui, c’est loin, très loin de la Provence que vous êtes allée chercher une force créatrice, et que vous l’avez trouvée, au Canada d’abord, puis en Australie où vous avez choisi de vivre. Mais dans cet art photographique que vous exposez aujourd’hui il y a une part d’héritage qui le nourrit. Qui a dit ? « Il était de ces êtres rares qui attachent la même valeur à une jeune pousse d’asperge sauvage, qu’au cachemire le plus luxueux. » Ces paroles sont celles de Sylvie, votre mère… et c’est de votre grand-père dont il s’agit… »