Depuis une vingtaine d’années, la commune de Sisteron mène une politique de redynamisation de son centre-ville, ces actions étaient précurseurs du programme Petites Villes de Demain dont fait partie aujourd’hui la ville. « Lorsqu’on parle de dynamique, cela implique plusieurs thématiques : le commerce, l’habitat, le tourisme et la culture. C’est grâce à tous ces leviers d’action que Sisteron a su relever le défi de la fuite des centre-ville des années 2000. », a souligné en prélude à la conférence de presse tenue hier en mairie M. SPAGNOU, maire, aux côtés de Jean-Pierre TEMPLIER, 1er adjoint ; Nicolas LAUGIER, adjoint au commerce et président de l’association des commerçants ; Stéphan FIGUIÈRE, président de la Chambre de Métiers et de l’Artisanat et Mathilde PAYAN, chef de projets Petites Villes de Demain.
Au début des années 2000. le centre-ville de Sisteron était en effet vidé de ses commerces et de ses habitants. Le taux de vacance commerciale était de 19% et l’on comptait jusqu’à 58% de logements vacants. Pour remédier à la situation, élus et services municipaux ont pris les choses en main avec l’appui technique des services de l’Etat.
« La commune a ainsi racheté trois immeubles pour y réaliser des opérations de résorption de l’habitat insalubre : les immeubles bras d’or, d’Ornano et Brouchon, tous situés rue Saunerie. Cette opération a permis de créer 25 logements sociaux, un musée et une galerie d’exposition, grâce au soutien financier de l’ANAH, de la Région et au partenariat avec le bailleur social qui gère le parc de logements », a indiqué M. SPAGNOU.
Parallèlement, la commune est intervenue pour lutter contre la vacance commerciale. « Un premier FISAC (fonds d’investissement aux services, à l’artisanat et au commerce) est intervenu en 2012 et l’une des premières actions a été d’inscrire au PLU l’interdiction de transformer des locaux commerciaux en habitation. Ensuite, elle a racheté lorsqu’elle en a eu l’occasion, des locaux commerciaux. A ce jour elle possède onze locaux correspondant à 1 500m², une partie est exploitée directement par la mairie : musée gallo-romain, espace d’Ornano et Galerie Domnine, une autre partie est louée à des artisans d’art ou dans le cadre de magasins tests. », a précisé le Maire.
Ces opérations ont permis d’obtenir le label ville et métiers d’art mais aussi à des entrepreneurs de se lancer dans une activité avec une convention précaire donc sans engagement et un loyer modéré. Ces surfaces sont également les bienvenues lors d’opérations de travaux, elles peuvent être utilisées pour reloger une activité impactée par les nuisances. le dernier exemple en date étant le tabac rue Mercerie qui a provisoirement été déplacé rue Droite.
« Ce sont au total plus d’1M€ qui ont été investis en centre-ville pour acquérir des surfaces commerciales et près d’1M€ pour aménager ces locaux dont le musée Gallo-romain et la galerie Domnine », a souligné M. SPAGNOU avant de noter que « le bilan de l’opération est positif, la vacance commerciale a été ramenée de 19 à 5% contre une moyenne nationale à 10%. Le centre-ville propose une offre de logements de qualité ainsi qu’une diversité commerciale. On a pu constater le phénomène inverse avec des locaux transformés en habitation qui sont redevenus commerce. Ce qui a également contribué à redynamiser le centre-ville a été le maintien et l’augmentation des manifestations en centre-ville. »
Enfin, le maire a indiqué qu’à ce jour deux locaux sont à pouvoir rue Droite, l’un de 91m², l’autre de 63m² et qu’un troisièmed’environ 20m² est disponible rue Mercerie. Par ailleurs, environ 80m² seront aussi disponibles prochainnement rue Mercerie au rez-de-chaussée des immeubles THIRORI où les travaux sont en cours de finition.
Afin d’attribuer les locaux disponibles aux candidats ayant déposé un dossier, une commission a été réunie, avec des représentants de plusieurs acteurs du monde économique qui se sont assurés de la viabilité économique du projet et de la non-concurrence avec des activités en place.
Concernant le comité de pilotage d’attribution des locaux qui a précédé, nous avons reçu 6 dossiers pour 5 locaux disponibles. Parmi lesquels, trois locaux rue Droite de 60, 45 et 140m² ainsi que deux locaux rue Mercerie de 20 et 80m² (rez-de-chaussée THIRORI).
« Nous avons reçu quatre candidatures au titre de magasins tests, deux ne répondaient pas aux critères et les porteurs de projets seront orientés vers des bailleurs privés, a précisé M. LAUGIER, parmi les deux autres, l’un des candidats doit encore nous transmettre des précisions tandis que le second dont le projet était d’ouvrir un magasin de vente de jeux de société pour tout public, s’est vu attribuer le local du 189 rue Droite, ex maison du Bouton. »
Concernant les locaux d’artistes, « deux candidatures ont été reçues, une ne répondait pas aux critères. Pour l’autre le local du 14 rue Mercerie va être proposé pour une galerie d’art. Enfin, les candidats qui n’ont pas été retenus, seront recontactés pour affiner leur projet et trouver des solutions. », a ajouté M. LAUGIER qui s’est félicité de ces nouvelles attributions de locaux qui permettront à la ville d’afficher un très faible taux de vacances ! Ce dont s’est également félicité le président de la Chambre de Métiers et de l’artisanat qui a également souligné « les excellentes relations entre la chambre consulaire et la Ville de Sisteron ainsi que l’association des commerçants. »